opéra-comique

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

En France, type d'opéra où alternent le parlé et le chanté. Né en 1714 des spectacles de tréteaux des foires (→ OPÉRA), il consista d'abord à tourner en dérision les opéras en vogue, d'où son nom. Mais, en raison du monopole exclusif exercé par l'Opéra de Paris sur les œuvres entièrement chantées, ce terme s'appliqua bientôt aux œuvres jouées dans toute autre salle, qu'elles fussent de caractère gai, sentimental ou même tragique (cf. Médée de Cherubini, 1797), obligation leur étant faite de comporter des dialogues parlés. D'abord conçu comme un « vaudeville mêlé d'ariettes », le genre se structura vers 1750, grâce notamment aux efforts de Charles S. Favart (qui laissa son nom au théâtre de l'Opéra-Comique), et connut une heureuse fortune durant un siècle avec les œuvres de Monsigny, Philidor, Grétry, Boieldieu, Hérold, Adam, Auber, Thomas, etc. L'opérette ayant repris l'héritage du véritable opéra-comique, celui-ci se tourna vers des sujets plus nobles, voire tragiques : en 1875, Carmen de Bizet n'avait plus de commun avec sa formule que ses dialogues parlés. Cet usage devint dès lors assez rare, et seule l'habitude fit que l'on nommât encore opéra-comique les œuvres jouées à Paris dans ce théâtre, fussent-elles entièrement chantées, ou de caractère tragique (cf. Werther, Louise, Pelléas et Mélisande). Si on peut lui assimiler le singspiel, l'opera buffa et leurs équivalents européens, il est erroné de nommer opéra-comique des œuvres telles que Paillasse, la Vie brève, Tosca, etc., simplement parce qu'elles furent d'abord jouées au théâtre de l'Opéra-Comique.