kalevala

(litt. ; « pays des héros »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Épopée nationale finlandaise, publiée par le médecin de campagne Elias Lönnrot (1802-1884) – à partir de matériaux qu'il avait commencé à rassembler en 1828 –, d'abord en 1835 (« Ancien Kalevala »), puis en 1849 (« version définitive » en 50 poèmes, totalisant 22 795 vers).

Combinaison d'épopées anciennes et de poésie lyrique populaire, avec en outre des incantations et des tournures proverbiales ainsi que (pour environ 3 % du total) des ajouts et variations rédigés par Lönnrot lui-même dans un souci de clarté, le Kalevala comporte comme héros principaux le vieux et sage Väinämoinen, chanteur de runes et chef de tribu ; son frère le forgeron Ilmarinen, aux pouvoirs surnaturels ; le jeune Joukahainen, défait par Väinämoinen dans un concours de chant magique ; l'inconstant Lemminkainen, sorte de don Juan nordique, séducteur de la belle Kyllikki ; Kullervo, dont le destin tragique rappelle celui d'Œdipe ; la belle Aino, qui pour échapper au désir de Vänämoinen se jette dans un lac profond ; la magicienne Louhi, qui règne sur Pohjola (le « pays du Nord ») et y détient le Sampo, objet mal défini mais très bénéfique ; la mère de Lemminkainen, qui parvient à redonner vie à son fils tué sur les rives du fleuve entourant Tuonela (l'Enfer) ; et Luonnotar (ou Ilmatar), fille de l'air, créatrice de la terre, du ciel et des étoiles et qui donne également naissance à Väinämoinen. À la fin du xixe siècle, le Kalevala prit pour les artistes finlandais ­ avec à leur tête Sibelius et son contemporain exact le peintre Akseli Gallen-Kallela (1865-1931) ­ une importance primordiale. Ils s'en inspirèrent largement dans leurs œuvres, démarche suivie jusqu'à aujourd'hui par nombre de leurs successeurs, en particulier en musique.