gigue

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Danse d'origine anglaise ou irlandaise.

On retrouve l'étymologie dans le mot allemand pour l'instrument populaire à faire danser par excellence (Geige = violon). En vogue en Angleterre à l'époque élisabéthaine, la gigue se répandit très vite en France et en Italie (giga). Chez les virginalistes anglais, la gigue pouvait adopter une mesure binaire ou ternaire (Bull, Farnaby et les maîtres du Fitzwilliam Virginal Book) et ce fut le cas également chez les luthistes français (D. Gaultier). Cependant, en France, le rythme allait devenir généralement pointé et être noté soit à 6/8, soit à 6/4. Le thème est souvent repris en imitation par les différentes voix et, au début de la seconde section de la forme binaire, est présenté sous sa forme renversée. En Italie, le tempo est nettement plus rapide, mais ni l'imitation ni le renversement ne sont pratiqués. À l'époque baroque, la gigue est très fréquemment la pièce finale de la suite instrumentale, par exemple chez Haendel et J.-S. Bach, dans leurs suites ou partitas pour le clavecin, où, en général, le style français est préféré. Après la mort de Rameau, la mode pour la gigue semble avoir été dépassée et Rousseau écrivit en 1768 : « L'on n'en fait plus guère en France. » Néanmoins quelques exemples réapparurent dans les œuvres des compositeurs du xxe siècle.