figuralisme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Mot d'introduction récente, par lequel on désigne la traduction musicale des images du texte par des moyens analogiques ; par exemple les idées de montée ou de descente par les mouvements mélodiques correspondants, les animaux par la description de leur démarche ou de leur cri, la majesté par des arpèges d'accords parfaits, etc.

On employait autrefois le mot « madrigalisme », mais si le madrigal emploie effectivement très fréquemment le figuralisme, il n'est ni le seul ni le premier. Le figuralisme était connu de la musique grecque antique (par exemple, le « nome pythique » décrivait le combat d'Apollon et du serpent) comme il l'est de diverses musiques populaires (l'Alouette roumaine) ; il n'est absent ni du chant grégorien (communion de la Pentecôte) ni de la polyphonie médiévale (motet Descendi in hortum meum, xiiie s.), mais il y tient un rôle malgré tout assez secondaire. En revanche, il devient, à partir de Josquin Des Prés, l'un des éléments essentiels de l'inspiration et de la composition musicales. Il connaît son apogée avec J.-S. Bach (tous les mots d'une cantate ou d'une passion de ce maître sont traduits avec une incroyable minutie, et aussi le texte sous-entendu de ses chorals d'orgue). S'il a perdu quelque peu, depuis le xixe siècle, de sa précision quasi automatique, il n'a jamais disparu de la musique tant que celle-ci a entendu conserver la valeur signifiante que seules lui dénient les écoles les plus récentes.