clavicytherium

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Instrument de musique à clavier et à cordes pincées de la famille du clavecin.

Sébastien Virdung emploie le premier le terme de clavicytherium pour désigner un type de clavecin vertical, dans le Musica Getutscht de 1511. Il en signale la nouveauté en précisant que les cordes sont généralement en boyau, ce dont doutent les organologues modernes. Le plus ancien clavicytherium connu est conservé au Royal College of Music de Londres et s'apparente à la facture italienne ; il semble remonter au premier quart du xvie siècle.

Le mécanisme du clavicytherium est un peu plus complexe que celui du clavecin, car les sautereaux, disposés horizontalement dans leurs registres, ne peuvent retomber par leur propre poids. Les facteurs eurent l'idée d'attacher chaque sautereau à une sorte d'équerre, solidaire du levier de touche : le poids supplémentaire de ce « renvoi » suffit en principe à ramener le sautereau à sa position initiale. Certains facteurs ont cependant utilisé des ressorts à cet effet, compliquant ainsi le mécanisme tout en le rendant plus fragile.

Bien entendu, le clavicytherium a suivi l'évolution de la facture au cours des siècles, mais la production en a toujours été limitée. Quelques facteurs semblent s'en être fait une spécialité, ainsi qu'en attestent certains instruments prestigieux, comme celui de l'empereur Léopold Ier de Habsbourg, construit vers 1675 par Martin Kaiser (Kunsthistorisches Museum de Vienne), et surtout ceux fabriqués à Tournai par Albert Delin entre 1750 et 1780.

Ce type de construction permet un gain de place important par rapport au clavecin traditionnel, et le musicien assis à son clavier bénéficie pleinement de la sonorité de la table d'harmonie disposée verticalement, face à lui. Le réglage de la mécanique, plus délicat, a cependant freiné l'expansion de ce type d'instruments.