Tomaso Albinoni

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur italien (Venise 1671 – id. 1750).

Peut-être élève de Legrenzi, il étudia le chant, le violon et le contrepoint. Appartenant à une famille aisée, il resta toute sa vie, comme son compatriote Benedetto Marcello, un « amateur » (Il dilettante veneto), ce qui signifie qu'il n'eut jamais besoin de composer pour vivre. À part quelques brefs voyages, il passa toute son existence à Venise. Son premier opéra, Zenobia, fut représenté en 1694, et, en 1703, il se rendit probablement à Florence, où l'on donnait La Griselda. En 1722, il organisa les fêtes musicales en l'honneur du mariage du prince électeur Albert de Bavière avec la fille de l'empereur Joseph Ier, et, en 1724, il rencontra Métastase, dont il mit en musique, l'année suivante, la Didone abbandonata. Mais, de ses quelque 50 opéras, dont le dernier date de 1741, n'ont survécu entièrement que Zenobia (1694), Engelberta (1709) et la Statiza (1726), ainsi que l'intermède bouffe Vespetta e Pimpinone (1708). Ses œuvres instrumentales le placent en revanche au premier rang des compositeurs vénitiens de son temps, à côté d'Antonio Vivaldi et de Benedetto Marcello. Tout au long de cette production, dont une partie seulement fut éditée de son vivant, sonates et concertos alternent, parfois au sein d'un même opus, et il en va de même des ouvrages adoptant la coupe de l'ancienne sonate d'église (lent-vif-lent-vif) ou du concerto moderne (vif-lent-vif). De même, des pages d'écriture polyphonique alternent avec d'autres où se manifeste une nette volonté novatrice (rythmes originaux, harmonies audacieuses). Bach, qui appréciait fort Albinoni, édifia deux fugues pour orgue à partir de thèmes de lui. Quant au célèbre Adagio d'Albinoni, c'est un pastiche réalisé au xxe siècle mais qui fut néanmoins pour beaucoup dans la redécouverte du compositeur depuis 1950.