Ambroise Thomas

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Metz 1811 – Paris 1896).

Fils d'un maître de musique, il entra en 1828 au Conservatoire de Paris où il fut l'élève de Kalkbrenner (piano), Dourien (harmonie), Barbereau (contrepoint) et Lesueur (composition). Il obtint un premier prix de piano en 1829 et le premier prix de Rome en 1832. Il passa trois ans à la villa Médicis, où il rencontra Berlioz, qui admira ses premières compositions. En 1837, il débuta à l'Opéra-Comique avec la Double Échelle, et bientôt à l'Opéra avec le ballet la Gipsy (1839), puis avec une comédie musicale, le Comte de Carmagnola (1841). S'ils furent accueillis avec sympathie, ces ouvrages ne se maintinrent cependant pas. Les premiers vrais succès de Thomas furent le Caïd (1849), spirituel pastiche de la musique bouffe italienne, et le Songe d'une nuit d'été (1850). En 1851, il fut admis à l'Institut en succession de Spontini.

Pendant quinze ans, il connut, comme compositeur, des fortunes diverses. C'est en abandonnant le style léger de l'opéra-comique au profit du sérieux et de la grandeur qu'il connut ses deux véritables triomphes : Mignon (1866) et Hamlet (1868).

En 1871, il fut nommé directeur du Conservatoire, où depuis plusieurs années il secondait A. Adam comme professeur de composition. Il se révéla un administrateur habile, consciencieux mais autoritaire et d'esprit étroit dans ses jugements esthétiques. Il se montra l'adversaire de compositeurs dont les audaces lui paraissaient inadmissibles (Franck, Lalo, Bizet, Fauré). Cette attitude lui valut plus tard beaucoup d'animosité.

Après avoir subi l'influence italienne, Thomas a fait un effort pour s'en affranchir et s'affirmer comme un compositeur français doté d'un solide métier. Mais bien que Mignon et Hamlet se soient longtemps maintenus à l'affiche, le compositeur, adulé de son vivant, est devenu aussitôt après sa mort le symbole du conformisme. Outre ses vingt ouvrages lyriques et ses trois ballets, il a laissé de nombreuses compositions vocales profanes et religieuses, quelques œuvres de musique de chambre, de piano et d'orgue, et des recueils de leçons de solfège.