Déodatde Séverac

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Saint-Félix-de-Caraman 1872 – Céret 1921).

Né dans un village du Lauraguais, fils d'un peintre de talent qui lui a transmis son attachement au terroir, il commence ses études musicales à Toulouse et les poursuit, de 1897 à 1907, à la Schola cantorum de Paris, où il est l'élève de Vincent d'Indy, de Charles Bordes et d'Albéric Magnard. Sa thèse de fin d'études, la Centralisation et les Petites Chapelles, plaide la cause d'un art national, fidèle au génie propre des diverses provinces. Cette cause, une de ses premières œuvres, le recueil pour piano le Chant de la Terre (1900), l'avait déjà illustrée, dans un langage coloré et vivant. La saveur originale et la luminosité du talent du musicien s'affirment avec plus de vigueur encore dans la suite En Languedoc, dans les Baigneuses au soleil, dans Cerdana, œuvres composées entre 1904 et 1911. Agrémentée de mordants et d'appoggiatures, l'écriture brillante et audacieuse de ces pages pianistiques a séduit, à juste titre, des virtuoses tels que Ricardo Viñès et Blanche Selva. Mieux que dans son poème lyrique le Cœur du moulin (1908), c'est dans ses pièces pour piano que Déodat de Séverac traduit avec une sincérité touchante, et une poésie familière qui lui est propre, l'amour qu'il porte aux hommes et au paysage de chez lui.

Revenu dans son pays, où il trouve sa voie et son équilibre, et où le réchauffent le soleil et l'amitié, Déodat de Séverac dédie en 1918, " à la mémoire des maîtres aimés Chabrier, Albéniz et Charles Bordes ", sa suite pour piano Sous les lauriers roses.