Eugène Scribe

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Auteur dramatique et librettiste français (Paris 1791 – id. 1861).

Étudiant en droit saisi par le démon du théâtre, il débuta à dix-neuf ans, sous un pseudonyme, avec un vaudeville en 1 acte, qui fut copieusement sifflé aux Variétés. Mais il savait tirer parti de ses échecs et, bientôt, n'eut plus rien à apprendre des ficelles du métier. Ses négligences de style, aussi légendaires que son habileté et sa fécondité, ne l'empêchèrent pas d'entrer à l'Académie française en 1836. Fournisseur attitré des Variétés, du Gymnase, du Vaudeville, de la Porte-Saint-Martin et de la Comédie-Française, sans parler des scènes lyriques, il signa seul ou en collaboration plus de 350 ouvrages, dont de nombreux livrets d'opéra ou d'opéra-comique qui sauvent son nom de l'oubli. Citons au moins la Dame blanche (Boieldieu) [1825], le Comte Ory (Rossini) et la Muette de Portici (Auber) [1828], Fra Diavolo (Auber) [1830], Robert le Diable (Meyerbeer) [1831], le Chalet (Adam) [1834], la Juive (Halévy) [1835], les Huguenots (Meyerbeer) [1836], la Favorite (Donizetti) [1840], l'Étoile du Nord (Meyerbeer) [1854], les Vêpres siciliennes (Verdi) [1855], Barkouf (Offenbach) [1860], et l'Africaine (Meyerbeer) [1865]. Son énorme production, répartie sur un demi-siècle, lui rapporta une fortune considérable.