Schola cantorum

(lat. ; « école des chanteurs »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Il en existait dans la Rome antique, c'étaient plutôt des sociétés musicales que des écoles, qui se transformèrent dans les premiers temps du christianisme en centres de formation à la musique sacrée. Ce fut vraisemblablement saint Grégoire le Grand, pape de 590 à 604, qui regroupa ces scholae en une institution unique, exclusivement pontificale, qui dura avec des fortunes diverses jusqu'à sa suppression en 1370 par le pape d'Avignon Urbain V.

Par la suite, le nom de Schola cantorum a été adopté par plus d'une école de musique européenne, la plus importante étant celle que fonda Charles Bordes, à Paris, en 1894, avec la collaboration de Vincent d'Indy et d'Alexandre Guilmant. Ce fut d'abord une « École de chant liturgique et de musique religieuse », qui se proposait de réagir contre la décadence de la musique sacrée. À partir de 1896, V. d'Indy, devenu son principal animateur, étendit son activité à la musique profane, et la Schola cantorum, à l'étroit dans ses premiers locaux, alla s'installer dans l'ancien couvent des bénédictins anglais, rue Saint-Jacques, où elle se trouve encore. Disposant bientôt de son propre orchestre, d'une chorale et d'un bureau d'édition, elle joua un rôle considérable dans la redécouverte de la musique ancienne.

La mort de Vincent d'Indy, dont les cours de composition étaient mondialement réputés, fut un coup sévère pour la Schola cantorum. Une scission se produisit en 1935 parmi ses successeurs et les dissidents fondèrent l'école César-Franck. Longtemps dirigée par Jacques Chailley, la Schola cantorum enseigne l'ensemble des disciplines musicales, ainsi que l'art dramatique et la danse (classique et moderne). Ses classes instrumentales vont de la flûte à bec au piano-jazz.