Guennadi Rojdestvenski

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Chef d'orchestre soviétique (Moscou 1931 – Moscou 2018).

Son père, Nicolas Anosov, était chef d'orchestre et professeur au conservatoire de Moscou ; sa mère, Natalya Rojdestvenskaia, une cantatrice connue. Il reçut son éducation musicale dans la classe de son père et avec Lev Oborine. En 1951, ses débuts au théâtre Bolchoï dans la Belle au bois dormant de Tchaïkovski révélèrent sa maturité, sa vive intelligence musicale, sa mémoire remarquable (il dirigea le ballet de mémoire). À l'élégance et à la précision, à la décision et à la puissance expressive de ses gestes, on reconnaît l'influence de l'école du ballet sur l'art de ce chef.

Dès le début de sa carrière, Rojdestvenski se déplaça en Europe occidentale et orientale aussi bien qu'en Amérique. En 1963, il devint chef principal de l'Orchestre symphonique de la Radio de Moscou, et, en 1965, chef principal du théâtre Bolchoï, ce qui lui permit, entre autres créations, de présenter pour la première fois en U. R. S. S. des opéras comme le Joueur de Prokofiev et le Songe d'une nuit d'été de Britten. Paris connut ses saisissantes interprétations de la Dame de pique et de Boris Godounov lors de la tournée de ce théâtre en 1969 ; Londres et le festival d'Édimbourg découvrirent ses présentations de symphonies de Chostakovitch (au festival d'Édimbourg, 1962, Rojdestvenski assura la première audition en Occident, dans des conditions triomphales, de la Quatrième Symphonie de ce compositeur).

La suite de sa carrière est marquée par de nombreuses tournées et prises de postes : à l'Orchestre philharmonique de Stockholm (1974-1977), à l'Orchestre symphonique de la BBC (1978-1981), à l'Orchestre symphonique de Vienne (1981-1983), au nouvel Orchestre symphonique du ministère de la Culture à Moscou (1982-1991). Il assure parallèlement la direction musicale de l'Opéra de chambre de Moscou, dont la production du Nez de Chostakovitch a imposé l'œuvre en de nombreux pays.

L'un de ses plus beaux titres de gloire lui vient de sa spécialisation dans la musique de Prokofiev qu'il défend avec une ardeur peu commune, ayant fait découvrir des pages oubliées comme les deuxième et troisième symphonies et enregistrant une quasi-intégrale discographique de ce compositeur. Son intégrale des symphonies de Sibelius au disque ne fait pas moins autorité.