Eugene Ormandy

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Chef d'orchestre américain d'origine hongroise (Budapest 1899 – Philadelphie 1985).

Il entre à cinq ans à l'Académie royale de Budapest, pour y apprendre le violon, et donne, deux ans plus tard, ses premiers concerts. Ayant achevé ses études auprès de Jenö Hubay à quatorze ans, il enseigne lui-même trois ans plus tard. Il quitte l'Europe avec une place de premier violon dans l'orchestre Blüthner (obtenue en 1917) pour une tournée aux États-Unis qui tourne court. Devenu premier violon au Théâtre du Capitole de New York, établissement voué au cinéma muet, il remplace en 1924 le chef d'orchestre. D'orchestres de musique légère en concerts radiodiffusés, il en vient à diriger en 1930 les concerts d'été de l'Orchestre de Philadelphie et, l'année suivante, remplace trois fois Toscanini dans des programmes classiques. Minneapolis lui offre, de 1931 à 1936, la direction de son orchestre, avec lequel il se fait connaître par ses premiers enregistrements. Rappelé par l'Orchestre de Philadelphie pour diriger en alternance avec Leopold Stokowski, il en devient directeur musical unique de 1938 à 1980.

Proche par goût personnel du répertoire postromantique du tournant du siècle, Ormandy a créé de nombreuses partitions relevant de cette esthétique : danses symphoniques de Rachmaninov, troisième concerto pour piano de Bartók (avec G. Sandor, en 1946), Diversions pour la main gauche de Britten, des pages de Roger Sessions, Samuel Barber, etc. Il a également réalisé d'importants enregistrements, dont le premier de la symphonie no 10 de Mahler reconstituée par Deryck Cooke. Son style, mélange de virtuosité et de perfectionnisme, a transformé le Philadelphia Orchestra en une des plus remarquables phalanges des États-Unis.