Charles Lamoureux

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Chef d'orchestre français (Bordeaux 1834 – Paris 1899).

Il fut violoniste au Théâtre de la Renaissance tout en travaillant au Conservatoire dans la classe de Girard. Quand il obtint son premier prix (1854), il entra dans l'orchestre de l'Opéra, s'intéressa à l'enseignement et fonda en 1860 avec Édouard Colonne les Séances populaires de musique de chambre. Ayant fait un riche mariage, il disposa d'une fortune personnelle qui favorisa ses nombreuses entreprises musicales. En 1872, il fonda l'Harmonie sacrée, qui révéla aux Parisiens des oratorios de Bach et de Haendel, ainsi que des œuvres contemporaines de Gounod et de Massenet. Nommé chef d'orchestre à l'Opéra-Comique en 1876, il démissionna l'année suivante et passa presque aussitôt au pupitre de l'Opéra, mais ne s'entendit pas avec son directeur, Vaucorbeil, et n'y resta que deux ans.

En 1881, il créa au théâtre du Château-d'Eau les Nouveaux Concerts, qui se transportèrent plus tard salle Gaveau et devinrent les Concerts Lamoureux. C'est là qu'il donna toute sa mesure. N'ayant de compte à rendre à personne, libre du choix de ses programmes et de ses musiciens, il n'eut plus à réfréner son tempérament autoritaire et perfectionniste. Ses compatriotes et contemporains Lalo, d'Indy, Chabrier, Chausson bénéficièrent de son action énergique, mais aussi Wagner qu'il admira par-dessus tout (il fit chaque année le pèlerinage de Bayreuth). Il loua le théâtre Eden pour conduire, malgré une campagne de la presse nationaliste, la première parisienne de Lohengrin. L'année de sa mort, il loua aussi le Nouveau Théâtre de la rue Blanche, où eurent lieu, sous sa baguette, les dix premières représentations de Tristan et Isolde. Son gendre Camille Chevillard fut son premier successeur à la tête des Concerts Lamoureux.