Joseph Martin Kraus

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur allemand (Miltenberg am Main, Allemagne, 1756 – Stockholm 1792).

Il étudia à Mayence, Erfurt et Göttingen, notamment avec l'abbé Vogler, puis s'installa en Suède en 1778. Second chef de l'opéra (1781), il fut nommé maître de chapelle de la cour de Gustaf III en 1788, puis directeur de l'Opéra royal, postes qu'il devait conserver jusqu'à sa mort, ce qui ne l'empêcha pas de voyager en France, Italie, Angleterre et Allemagne. À Vienne, en 1783, il rencontra Haydn et Gluck.La musique de Kraus est d'une très grande intensité expressive et, même si l'on y retrouve maints traits qui l'apparentent au style de Mozart, Haydn ou surtout Gluck, elle annonce souvent le xixe siècle et plus précisément Schubert, voire Beethoven. Son œuvre est d'une haute tenue. De ses symphonies (au moins 12), il faut surtout retenir celle en ut mineur, écrite à Vienne en 1783 et dédiée à Haydn. Kraus a également composé de nombreuses œuvres instrumentales, trios, quatuors, quintettes, 2 sonates pour piano (mi bémol majeur et mi majeur), 4 sonates pour violon et piano ; pour le théâtre, des partitions de ballet (Fiskarena, 1789), des musiques de scène (intermèdes et divertissements pour l'Amphitryon de Molière, 1784), des opéras (Proserpina, 1781 ; Sollman den andre, 1789 ; Aeneas i Carthago, posthume, 1799) et des airs. Enfin, compositeur de musique religieuse, il a laissé 1 Requiem (1776), 2 Te Deum (1776, 1783), des motets et 3 cantates, dont l'étonnante Cantate funèbre pour la mort de Gustaf III, qui, en 1792, devait être son ultime ouvrage.