Jeunesses Musicales de France (J.M.F.)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Mouvement fondé en 1941 par René Nicoly pour « éveiller la sensibilité musicale des jeunes de toute condition… et établir un lien entre le phénomène musical et la culture générale ».

Chef de service aux éditions Durand et passionné de musique, R. Nicoly avait organisé dès le début de la Seconde Guerre mondiale des séances d'initiation musicale à l'intention des mobilisés. En 1941, il prit contact avec Marcel Cuvelier, qui dès 1940 avait réalisé en Belgique une expérience semblable, et fonda les J. M. F. malgré les contraintes de l'Occupation. D'abord parisien, le mouvement gagna bientôt la province, et prit son plein essor après la Libération. Une Fédération internationale des jeunesses musicales fut créée en 1945, qui, en 1976, devait regrouper 35 pays. En 1948, les J. M. F. ont leur journal. En 1957, elles comptent environ 200 000 adhérents dans 290 villes, qui bénéficient régulièrement de concerts commentés. La « conférence-concert » est en effet à la base de l'action des J. M. F. Des conférenciers aussi réputés qu'Émile Vuillermoz, Norbert Dufourcq, Roland-Manuel, Jacques Feschotte, accompagnent dans toute la France des interprètes non moins prestigieux : Ginette Neveu, Pierre Bernac, Hélène Bouvier, les Pasquier, Charles Panzera, Henri Mercckel, etc. Des œuvres sont commandées, des « opéras de poche » montés spécialement pour les tournées J. M. F.

En 1969, René Nicoly est nommé administrateur de la Réunion des théâtres lyriques nationaux en pleine crise, et c'est dans les coulisses de l'Opéra en grève qu'il meurt subitement deux ans plus tard. Le professeur Louis Leprince-Ringuet lui succède à la présidence des J. M. F., qui connaissent alors de graves difficultés financières et ne retrouveront jamais l'activité et l'efficacité de leurs vingt premières années. Mais ne suffit-il pas à leur gloire d'avoir révélé la musique à une génération entière de Français ?