Maurice Delage

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Paris 1879 – id. 1961).

Venu tardivement à la musique, il trouva auprès de Maurice Ravel, dont il fit la connaissance vers 1902, appui et conseils ; il allait d'ailleurs être, avec Léon-Paul Fargue et Ricardo Vinès, un des familiers du compositeur. Il écrivit, en 1908, un poème symphonique, Conté par la mer. Mais, sur l'avis de Vincent d'Indy, cette œuvre fut refusée par la Société nationale de musique. Ravel soutint alors son ami, et le conflit qui s'ensuivit au sein de la Société nationale entraîna, en 1910, la création de la Société musicale indépendante (S. M. I.). Après un voyage aux Indes, Maurice Delage composa ses Poèmes hindous pour soprano et dix instruments, que Rose Féart créa en 1913. En 1923, Koussevitski dirigea aux Concerts de l'Opéra son Ouverture pour le ballet de l'Avenir. Walter Straram créa, en 1933, son triptyque orchestral, Contrerimes (Nuit de Noël, Hommage à Manuel de Falla, Danse). Une œuvre pour chant et piano, In morte di Samuraï (1950), et un poème symphonique, le Bateau ivre (d'après Arthur Rimbaud, 1954), attestent ensuite la continuité d'un talent subtil, reconnu seulement d'une élite. Maurice Delage a peu écrit. Mais ce qu'il a consenti à publier est d'une très grande qualité. Ses 4 Poèmes hindous et ses 7 Haï-Kaï (1923) témoignent d'un extrême raffinement de la pensée et d'un sens délicat des équilibres sonores.