Cologne

(en all. Köln)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Une des villes musicales les plus importantes d'Allemagne occidentale. Membre de la Ligue hanséatique en 1201, elle devint cité libre en 1474. Au xiiie siècle, le théoricien Francon de Cologne, auteur de l'Ars cantus mensurabilis, était célèbre dans toute l'Europe. En 1388 fut fondée l'université, où le mouvement humaniste allait connaître un épanouissement extraordinaire. Vers 1670 eurent lieu les premières manifestations d'un théâtre musical de valeur, avec l'organiste et maître de chapelle Caspar Grieffgens, élève de J. J. Froberger. À partir de 1784, le prince électeur et prince-archevêque de Cologne fut Maximilian Franz, dernier enfant de l'impératrice Marie-Thérèse : il résidait à Bonn, et compta parmi les musiciens à son service le jeune Beethoven. Occupée par les Français en 1794, la ville de Cologne fut rattachée à la Prusse en 1815. Son premier théâtre permanent fut construit en 1822 et, en 1821, se tint le premier Niederrheinisches Musikfest (« Festival de la musique du Rhin inférieur »), qui devait plusieurs fois avoir lieu dans ses murs. La Société de concerts, fondée en 1827, organisa régulièrement des manifestations à partir de 1857 (plus tard Concerts du Gürzenich), et son orchestre fut pris en charge par la ville à partir de 1888. Parmi les premiers chefs d'orchestre de la ville, Konradin Kreutzer (1840-1842), Heinrich Dorn (1843-1849) et Ferdinand Hiller (1850-1854). Le premier Generalmusikdirektor (« directeur général de la musique »), Hermann Abendroth (1915-1934), eut comme successeurs Engen Papst (1936-1944) et, surtout, Gunter Wand (1946-1975). Quant à l'Opéra de Cologne, il eut, notamment, à sa tête Otto Klemperer (1917-1924), Otto Ackermann (1953-1958) et Wolfgang Sawallisch (1960-1963). Cologne vit, en 1920, la création de Die tote Stadt de Korngold ; en 1925, la première représentation européenne de l'Amour des trois oranges de Prokofiev ; en 1926, la création du Mandarin merveilleux de Bartók ; en 1948, la première représentation allemande du Viol de Lucrèce de Britten ; en 1949, la création de Des Simplicius Simplicissimus Jugend de K. A. Hartmann ; et, en 1950, celle de Tarquinius d'E. Krenek. Sur le plan de l'enseignement, la Rheinmusikschule (« École de musique du Rhin »), fondée en 1845, devint conservatoire en 1850, et Staatliche Hochschule für Musik (« École supérieure d'État de musique »), en 1925 ; y ont enseigné, entre autres, Frank Martin, Karlheinz Stockhausen et Mauricio Kagel. En 1921 fut créé, au sein de l'université, un institut de musicologie, dirigé, de 1939 à 1970, par Karl Gustav Fellerer puis, à partir de 1970, par Heinrich Hüschen. Depuis la dernière guerre, Cologne a joué un rôle important en matière de musique contemporaine. C'est à la radio de Cologne ­ Westdeutscher Rundfunk (WDR) ­ que, en 1951, Herbert Eimert fonda le premier studio de musique électronique (Stockhausen devait venir y travailler à partir de 1953). L'orchestre du WDR (dirigé de 1964 à 1969 par Christoph von Dohnanyi, de 1983 à 1991 par Gary Bertini et à partir de 1991 par Hans Vonk, a fait de son côté, beaucoup pour la diffusion de la musique d'aujourd'hui. De 1965 à 1971, Herbert Eimert eut la direction d'un studio de musique électronique dans le cadre de l'université. À signaler également les Kölner Kurse für Neue Musik (« Cours de Cologne pour la musique nouvelle ») fondés par Stockhausen en 1963 et dont il conserva la direction jusqu'en 1969.