Jacques Charpentier

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Paris 1933).

Après avoir commencé seul l'étude de la musique (piano, orgue, direction d'orchestre), il effectua aux Indes (1953-54) un séjour décisif pour son évolution future, s'y initiant à la musique classique traditionnelle du pays. À son retour, il travailla avec Tony Aubin (composition) et Olivier Messiaen (analyse musicale), obtenant les premiers prix de philosophie et analyse (1956), et de composition (1958). L'influence de Messiaen se manifeste notamment dans une de ses œuvres les plus originales, les Soixante-Douze Études karnatiques (1957-1983), recueil longtemps ouvert où le piano est traité en percussions avec étagement de résonances en des sonorités s'apparentant à divers instruments indiens. Entré aux Jeunesses musicales de France en 1959, il fut nommé inspecteur principal de la musique (1966), inspecteur général (1975) et succéda à Jean Maheu au poste de directeur de la musique, de l'art lyrique et de la danse au ministère de la Culture et de la Communication (1979-1981). Fondateur du Centre d'études du grégorien et de musiques traditionnelles comparées à l'abbaye de Sénanque (1975), grand prix musical de la Ville de Paris (1978), il a parfois écrit en style néoclassique, en particulier dans la Symphonie brève (1958), la Sinfonia sacra pour le jour de Pâques (1965) ou le Prélude pour la Genèse (1967).

Parmi ses œuvres récentes, une 5e Symphonie (1977) ; une Symphonie no 6 pour orchestre et orgue (1978) ; Béatrix de Planissolas, opéra en 5 actes et en langue d'oc, créé au festival d'Aix-en-Provence en 1971 ; un Te Deum (1978) ; le Livre d'orgue, commande des Journées de musique contemporaine de Metz (1973). Il a été directeur musical de la ville de Nice (1982), et est l'auteur d'une thèse, Introduction à la musique de l'Inde.