Robert Cambert

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Paris v. 1628 – Londres 1677).

Élève du claveciniste Chambonnières, il succéda à Gigault en tant qu'organiste à l'église Saint-Honoré. Toutefois, c'est dans le genre profane qu'il se fit connaître. Suivant l'exemple de l'opéra italien, il fut l'un des premiers à mettre en musique une pièce destinée à être entièrement chantée en langue française. Après la Muette ingrate, composée en 1658 sans être représentée, ce fut la Pastorale, donnée à Issy en avril 1659. Lors de la reprise de l'œuvre à la cour, en mai, Cambert fut encouragé par Mazarin et devint en 1662 maître de musique d'Anne d'Autriche. Il publia en 1665 des airs à boire et collabora avec le même librettiste que celui de la Pastorale, Pierre Perrin, à un nouvel ouvrage lyrique, Pomone. L'écrivain, ayant obtenu en 1669 le privilège de l'Opéra, fit représenter l'œuvre avec faste, le 3 mars 1671, dans ce nouveau théâtre, après en avoir confié la direction musicale au compositeur, qui se chargea notamment de recruter les chanteurs. Perrin ayant été emprisonné pour dettes, Cambert dut se tourner vers un autre librettiste, Gilbert, pour écrire les Peines et les plaisirs de l'amour, pastorale créée en 1672. L'achat du privilège de l'Opéra par Lully* allait interrompre les représentations et amener Cambert à se rendre en Angleterre. Là, au service de Charles II, il put fonder une « Royal Academy of Music » et donner au public en 1674 son dernier ouvrage lyrique, Ariane. Trois ans plus tard, il mourait dans des circonstances obscures. De ses œuvres écrites pour la scène subsistent quelques fragments de Pomone et de les Peines et les plaisirs de l'amour, qui présentent déjà cette alternance de récitatifs, d'airs, de duos, de trios, de chœurs et de pièces instrumentales, comme les ritournelles et les danses, qui constituent des éléments variés que l'opéra français devait conserver pendant plus d'un siècle.