Heinrich Ignaz Franz Biber ou Heinrich Ignaz Franz Von Bibern

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Violoniste et compositeur autrichien (Wartenberg, Bohême, 1644 – Salzbourg 1704).

Il est possible que Biber ait étudié avec le célèbre violoniste viennois Johann Schmelzer avant de devenir musicien à la cour d'Olmütz et de Kremsier. Puis il entra au service du prince-archevêque de Salzbourg et, à partir de 1677, dirigea le chœur d'enfants de la cathédrale de cette ville. Il fut nommé vice-maître de chapelle en 1679. Événement rare pour un musicien à l'époque, l'empereur Léopold Ier l'anoblit en 1690. Biber effectua divers voyages dans les cours d'Europe, notamment à celle de Munich.

Avec Schmelzer, Biber fut le premier compositeur d'Europe centrale à écrire des œuvres pour violon d'une réelle valeur artistique. Ses sonates révèlent à la fois des influences italiennes et allemandes, alliées parfois à un style d'improvisation qui lui est particulier. Il fit progresser la technique du violon, notamment dans l'utilisation des doubles cordes (héritage de la tradition polyphonique allemande) et dans l'emploi des positions élevées. Il était lui-même un véritable virtuose. Dans ses 16 sonates Sur les mystères du Rosaire (v. 1674), il utilise quatorze scordature différentes ­ en relation avec la tonalité de chaque pièce ­ qui permettent toutes sortes d'effets et de sonorités et facilitent le jeu des octaves, des dixièmes et même des onzièmes et douzièmes. C'est un exemple sans précédent dans l'histoire de la scordatura. Ses 8 sonates pour violon et basse continue (1681) révèlent sa connaissance des styles français (danses ornées), italien (technique de la variation) et allemand. Sa Passacaille pour violon seul sur une basse contrainte est une œuvre exceptionnelle.

On conserve un seul opéra de Biber, Chi la dura la vince (1687), qui témoigne d'une pensée originale, mais dont l'écriture vocale se fonde sur le bel canto italien. Sa musique religieuse est dominée par une messe concertante (Missa S. Henrici), mais il a également composé deux Requiem, des Vesperae longiores ac breviores pour 4 voix et instruments, des offertoires à 4 et un Stabat Mater. Il est sans doute l'auteur de la Missa saliburgensis à 53 voix jadis attribuée à drazio Benevoli.