Mili Alexeïevitch Balakirev

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur russe (Nijni-Novgorod 1837 – Saint-Pétersbourg 1910).

Cet autodidacte naquit dans un milieu de toute petite noblesse ruinée. Oulibichev, riche gentilhomme et excellent biographe de Mozart, lui permit de se former au contact de l'orchestre qu'il entretenait et, en 1855, le présenta à Glinka. En 1877, Balakirev entreprit la réédition de l'œuvre de Glinka. La même admiration le poussa, pour tenter une réforme musicale fondée sur les principes de ce maître, à réunir autour de lui, à Saint-Pétersbourg, de jeunes dilettantes : Cui, Moussorgski, Rimski-Korsakov et Borodine ; ce fut la « puissante petite bande », plus connue sous le nom de « groupe des Cinq ». Pour divulguer et mettre en pratique les idées du groupe, Balakirev créa, en 1862, l'École libre de musique, consacrée à la diffusion des œuvres russes. Il vivait au jour le jour : leçons de piano, prestations dans des salons ; il fut même employé de gare, mais trouva enfin une relative sécurité matérielle comme directeur de la Chapelle impériale (1883-1895), institution qu'il réorganisa profondément. Souvent souffrant, atteint d'une grave maladie, il avait un tempérament autoritaire qui fut cause de l'isolement dont il souffrit à la fin de sa vie.

Sur le plan de la composition, une soif de perfection dans sa propre musique peut sembler une fuite devant l'achèvement d'un acte : il mit seize ans pour écrire Thamar, œuvre de vingt-trois minutes, et trente-six ans pour sa première symphonie. Le folklore fut une source importante de son inspiration. Balakirev manqua sans doute de souffle et de spontanéité, mais, sans lui, il n'y aurait pas eu de continuateur de Glinka, et, peut-être, pas de musique nationale russe.

Œuvres principales : Ouvertures, 2 symphonies, 2 poèmes symphoniques, 2 concertos pour piano et orchestre, œuvres pour piano seul (sonate, mazurkas, valses), nombreuses mélodies, chœurs.