transfert

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Processus selon lequel, en psychanalyse, le patient réactualise ses conflits infantiles en projetant sur le thérapeute l'image de ses parents et les sentiments (désirs, expériences pénibles, découverte de la sexualité, etc.) qu'il a éprouvés envers eux.

Historique

Le terme de transfert fut introduit par Sigmund Freud en 1895 mais ne prit une importance décisive que plus tardivement. Freud finira par considérer que l'établissement du transfert, son interprétation et sa résolution, c'est-à-dire la reprise d'une évolution affective normale, constituent la structure essentielle de l'ensemble de la cure analytique.

En psychanalyse, le transfert ne s'installe souvent qu'avec lenteur, émaillé d'hésitations, de silences gênés et de résistances. L'analyste est alors le support « neutre et bienveillant » d'un mélange d'amour et de haine qui traduit la réapparition de l'ambivalence œdipienne, avec un transfert tantôt « positif » (sentiments affectueux) et tantôt « négatif » (sentiments agressifs). Réciproquement, l'analyste éprouve à l'égard de son patient des réactions inconscientes, pouvant réactiver ses propres conflits, et que Freud nomme contre-transfert. L'existence de ce contre-transfert nécessite une analyse préalable du psychanalyste avant que celui-ci puisse lui-même traiter des patients en cure.

En psychologie, on utilise le terme de transfert dans un sens général de déplacement de l'affectivité liée à un objet (personne, situation, chose) sur un autre objet. L'enfant de moins de trois ans, par exemple, fait un transfert sur les objets (jouet, poupée) du monde extérieur, leur prêtant une vie animée semblable à la sienne ; chez l'adulte, de nombreuses relations peuvent être interprétées en termes de transfert : une personne amoureuse, par exemple, attribue à son partenaire ses propres états d'âme ou les transfère sur un objet symbolique (fleur ou bijou, par exemple).