réduction

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Remise en place d'un organe.

Le terme de réduction s'applique surtout aux fractures et aux luxations ainsi qu'aux hernies de la paroi de l'abdomen.

RÉDUCTION D'UNE FRACTURE OU D'UNE LUXATION

La réduction est indiquée soit en cas de fracture avec déplacement d'un ou de plusieurs fragments osseux, soit en cas de luxation d'une articulation.

Technique

La technique orthopédique consiste à remettre en place à la main, par manipulation externe, les fragments osseux fracturés ou l'articulation luxée. Selon les cas, la réduction est pratiquée sans anesthésie (luxation) ou sous anesthésie locorégionale ou générale (fracture). Une fois la réduction obtenue, on immobilise solidement le membre (bandage, plâtre, fixateur externe) jusqu'à consolidation.

La technique chirurgicale (dite par « voie sanglante ») est employée quand la précédente n'est pas praticable, plus souvent sur des fractures que sur des luxations.

Par ailleurs, il existe pour la réduction des fractures des techniques à foyer ouvert et à foyer fermé.

La technique à foyer ouvert consiste à inciser les tissus jusqu’à l’os, à réaliser la réduction grâce à des daviers, puis à fixer la fracture par un matériel d’ostéosynthèse. Ces techniques sont appliquées pour le traitement des fractures articulaires complexes. Certaines luxations irréductibles peuvent aussi être traitées à foyer ouvert.

Les techniques à foyer fermé sont actuellement plus souvent utilisées : la fracture est manipulée par des manœuvres externes à l’aide, pour les membres inférieurs, d’une table d’opération spéciale, appelée table orthopédique ou table de traction. Lorsque la fracture est réduite, on introduit le matériel d’ostéosynthèse par une petite voie. S’il s’agit d’un clou, celui-ci est introduit progressivement à travers le foyer. Cette technique a l’avantage de ne pas contrecarrer le processus de consolidation, d’apporter moins de risques d’infection et de ne laisser qu’une petite cicatrice.

Surveillance

Une fracture réduite par « voie sanglante » doit être soumise aux mêmes règles de surveillance que toute autre plaie opératoire, compte tenu du risque d'infection. Dans tous les cas, une surveillance radiographique régulière du foyer de fracture s'impose ; on effectue généralement trois radiographies : une en salle d'opération juste après la réduction (ce qui permet de la corriger si nécessaire), une autre au milieu de la période de consolidation et la dernière à la fin de cette période pour vérifier, avant d'enlever le plâtre, les broches ou tout autre moyen de contention de la fracture, que celle-ci est bien consolidée. En cas de luxation, la surveillance radiographique est moins stricte ; on ne prend que deux clichés, un après la réduction et un à la fin de la période de cicatrisation des tissus.

RÉDUCTION D'UNE HERNIE

La hernie peut être spontanément réductible, c'est-à-dire ne s'extérioriser qu'à certains moments. Dans le cas contraire, le médecin essaie de la réduire momentanément par une pression douce et prudente, permettant de rentrer progressivement le segment d'intestin bloqué dans la paroi abdominale. S'il n'y parvient pas, c'est que la hernie est étranglée ; il faut alors l'opérer d'urgence. Dans tous les cas, une herniorraphie s'impose : réduction chirurgicale de la hernie, suivie de la fermeture de l'orifice herniaire et d'une consolidation de la paroi abdominale.