poil

Structure d'un poil
Structure d'un poil

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Élément filiforme très riche en protéines appelées kératines, faisant partie des phanères, annexes de la peau. (P.N.A. pilus.)

Jusqu'à la puberté, le corps est recouvert d'un fin duvet. À la puberté, les poils croissent, s'épaississent et foncent sous les aisselles, sur le pubis et – chez la plupart des hommes et chez certaines femmes – sur le torse, les membres, dans les narines et les conduits auditifs externes ainsi que sur le visage. Leur morphologie est variable : section ovale chez les Européens et les Africains, ronde chez les Asiatiques. L'importance et la topographie de la pilosité dépendent, d'une part, des hormones androgènes (abondantes chez l'homme) et, d'autre part, d'un facteur héréditaire. La mélanine est responsable de la couleur du poil tandis que les kératines lui confèrent sa consistance.

Structure

Les poils et les cheveux ont la même structure. La partie du poil située dans la peau, qui prend naissance dans le derme et traverse l'épiderme, est appelée racine et la partie visible, tige. Racine et tige comprennent 3 cylindres concentriques : la moelle au centre, entourée de l'écorce, riche en mélanine et en kératines, et de la cuticule, riche en kératines. L'épiderme, à hauteur du pore (orifice par lequel le poil sort de la peau), s'enfonce pour former autour de la racine une gaine appelée follicule pileux. Ce follicule se termine par un renflement, le bulbe, présentant à sa base une petite dépression, la papille, par où pénètrent des vaisseaux nourriciers. Un muscle minuscule, appelé arrecteur du poil, ou horripilateur, est tendu obliquement entre le bulbe et l'épiderme ; quand il se contracte, le poil se redresse (chair de poule) : c'est le réflexe pilomoteur. Une glande sébacée est parfois annexée au poil et forme un follicule pilosébacé.

Cycle pilaire

Le cycle de pousse des poils comprend 3 phases. Des cellules d'origine épidermique, situées dans le bulbe, assurent en proliférant la croissance d'un poil, puis donnent naissance à un nouveau poil, qui repousse le précédent jusqu'à ce qu'il chute.

La phase anagène est celle de la croissance à partir de la racine. Elle dure de 2 à 5 ans.

La phase catagène, qui lui succède, est celle de l'arrêt de la croissance ; elle dure de 2 à 3 semaines.

La phase télogène, qui dure de 6 à 7 mois, est celle de l'ascension dans l'épaisseur de la peau puis de la chute du poil, sous la poussée d'un nouveau poil.

Différents facteurs de croissance

L'hérédité joue un rôle essentiel, en particulier sur la longueur du cheveu.

Le facteur saisonnier se traduit par une augmentation du nombre de cheveux en phase télogène l'été, donc par une chute plus importante en automne.

Des facteurs métaboliques, tels qu'une carence en acides aminés, en sels minéraux, en acides gras et en vitamines, peuvent entraîner soit une chute, soit une dépigmentation ou une finesse excessive du cheveu.

Les facteurs hormonaux jouent également un rôle important : ainsi, les œstrogènes allongent la phase anagène, et les hormones thyroïdiennes la raccourcissent.

Exploration

Elle se fonde sur l'étude du cycle pilaire, qui permet d'affirmer la réalité d'une chute anormale des cheveux et d'établir un pronostic pour les années ultérieures.

Le trichogramme consiste à prélever des cheveux en différents points et à compter le pourcentage respectif de chacune des phases. Chez l'adulte sain, il existe environ 85 % de formes anagènes, 1 % de formes catagènes et 14 % de formes télogènes.

Le phototrichogramme effectue le même décompte, mais sur une petite zone unique et à l'aide de macrophotographies successives.

Le tractiophototrichogramme consiste à ôter sur une petite zone les cheveux en phase télogène et à surveiller par photographie la pousse des cheveux qui les remplacent.

Pathologie

L'hirsutisme est une pilosité excessive chez la femme, parfois due à un excès d'androgènes. L'alopécie (chute ou absence de poils et de cheveux) peut constituer la conséquence de nombreuses maladies (lupus, lichen, pelade, etc.) ou être congénitale. Elle est le plus souvent liée à un facteur héréditaire et touche beaucoup plus souvent l'homme (alopécie androgénogénique).

Voir : atrichie, furoncle, hirsutisme, pelade, trichoépithéliome, trichomycose.