exploration fonctionnelle rénale

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Ensemble d'examens destinés à évaluer la fonction rénale.

L'étude des reins fait appel à de très nombreux examens complémentaires. Certains, comme l'échographie, donnent essentiellement des renseignements morphologiques ; d'autres, comme la mesure de la créatininémie (taux sanguin de créatinine) ou la recherche d'une protéinurie (présence de protéines dans l'urine), sont des examens de routine, renseignant d'une façon globale sur le fonctionnement rénal ; d'autres examens, enfin, beaucoup plus sophistiqués, ont pour objectif d'étudier plus précisément certaines fonctions des reins et surtout d'apporter des renseignements quantitatifs : ce sont les épreuves fonctionnelles rénales, réalisées le plus souvent dans des services d'exploration spécialisés.

Différents types d'exploration

Trois examens surtout sont pratiqués.

La mesure de la filtration glomérulaire est le seul examen qui permette d'affirmer l'existence d'une insuffisance rénale et d'en apprécier la gravité. Elle s'obtient en mesurant la clairance rénale, c'est-à-dire le nombre de millilitres de plasma sanguin que le rein peut filtrer en éliminant totalement une substance donnée en l'espace d'une minute ; celle-ci se situe normalement entre 100 et 120 millilitres/minute. En effet, l'insuffisance rénale se caractérise par une baisse de la filtration glomérulaire ; on calcule donc la clairance rénale de substances uniquement filtrées par le glomérule, comme la créatinine ou l'inuline, sachant que, en cas d'insuffisance rénale, ces chiffres s'abaissent. Cette technique ne nécessite qu'une analyse sanguine couplée à une analyse d'urine. Quand on veut connaître la filtration glomérulaire de chaque rein, et non la fonction rénale globale, on utilise une technique de scintigraphie fondée sur la détection de substances radioactives préalablement absorbées par le patient.

La mesure du flux sanguin rénal a pour objet de déterminer la quantité de sang qui pénètre dans les reins en une minute. On mesure à cet effet, à l'aide d'une analyse de sang couplée à une analyse d'urine, la clairance de l'acide para-amino-hippurique (P.A.H.), qui permet d'obtenir le flux plasmatique rénal, à partir duquel on calcule le flux sanguin rénal. Normalement, le flux plasmatique est de 600 millilitres/minute et le flux sanguin rénal varie entre 1 000 et 1 200 millilitres/minute. Il existe aussi des méthodes utilisant des traceurs radioactifs qui permettent d'évaluer le flux sanguin de chaque rein.

L'étude des fonctions tubulaires du rein vérifie la capacité du tubule rénal à réguler le volume de l'urine et sa composition afin de maintenir à un niveau constant les différents composants du milieu interne de l'organisme. Ainsi, on peut mesurer aussi bien le pouvoir de concentration ou de dilution du rein que sa capacité d'acidifier les urines. Pour mesurer la capacité du rein à concentrer l'urine, on demande au sujet de s'abstenir de boire pendant quinze heures, au terme desquelles on recueille ses urines, qui doivent atteindre une concentration d'une osmolarité supérieure à 900 milliosmoles/litre. À l'inverse, pour mesurer le pouvoir de dilution du rein, on fait boire le sujet le plus possible pendant plusieurs heures, puis on mesure l'osmolarité de ses urines, qui doit s'abaisser jusqu'à 80 milliosmoles/litre. Pour calculer la capacité d'acidification des urines, on fait ingérer au patient, en grandes quantités, des substances acides (chlorure d'ammonium), puis on étudie le pH (degré d'acidité) de l'urine. Normalement, celui-ci doit descendre au moins jusqu'à 5,4.