Boris Konstantinovitch Zaitsev

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain russe (Oriol 1881 – Paris 1972).

Issu de la noblesse terrienne, il fait des études d'ingénieur, puis de droit, qu'il abandonne pour étudier l'art en Italie. Après la révolution, dont il dénoncera le matérialisme (les Arabesques d'or, 1926), il émigre (1922), d'abord en Allemagne, puis en Italie et finalement à Paris. Héritier de Tourgueniev et de Tchekhov, auquel il consacra un essai (1954), il propose un monde en demi-teinte, habité par des hommes doux et rêveurs, sujets à de pudiques attendrissements, le plus souvent imprégnés de la tristesse de la vie, mais paisibles et dépourvus de tourments. Son style est d'une grande pureté ; les mots ne cherchent pas à saisir une quelconque réalité, mais plutôt, d'association en association à la manière des impressionnistes, à évoquer des états d'âme et des émotions délicates. Le motif religieux est particulièrement présent dans son œuvre, que ce soit dans des nouvelles (le recueil Songes, 1911), des romans (Contrées lointaines, 1915) ou des récits de voyage (le Mont Athos, 1929 ; Valaam, 1936). Une autre source d'inspiration importante est l'Italie (en 1961, il donne une traduction de l'Enfer de Dante) : on citera par exemple Raphaël (1924) ou Italie (1951). Il a également laissé des romans autobiographiques (le Voyage de Gleb, 1937 ; le Silence, 1948 ; Jeunesse, 1950 ; l'Arbre de vie, 1953), empreints d'un grand charme lyrique, mais son œuvre la plus connue est certainement Anna (1937), qui peint le destin d'une femme amoureuse sur fond de violence révolutionnaire.