Shiga Naoya

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain japonais (Miyagi 1883 – Shizuoka 1971).

Fils d'un riche industriel, élevé chez ses grands-parents à Tokyo dès l'âge de 2 ans, il fit ses études primaires et secondaires à l'École des nobles, et entra à l'Université de Tokyo (1906), où il entreprit des études de littérature anglaise, puis de littérature japonaise. Déterminé, malgré l'opposition de son père, à s'engager dans une carrière littéraire, il se joignit à d'anciens condisciples de l'École des nobles (dont Mushanokoji, Arishima et Satomi) pour fonder la revue Shirakaba (1910), mensuel qui joua un rôle décisif dans la vie littéraire et artistique jusqu'en 1923. Il y publia ses premières nouvelles : Jusqu'à Abashiri (1910), le Rasoir (1910), Seibei et les calebasses (1913) et le Crime de Han (1913). Le conflit avec son père, décrit dans son récit autobiographique, Otsu Junkichi (1912), le conduisit à rompre brutalement avec sa famille, et à mener pendant plusieurs années une vie errante. Cependant, au cours d'un séjour de convalescence après un accident de train dont il faillit mourir (1913), il entra dans une nouvelle étape de sa vie qui lui permit de vivre en harmonie avec son destin, son environnement et la nature, expérience décrite dans son chef-d'œuvre, À Kinosaki (1917), et fut suivie par la réconciliation avec son père (Réconciliation, 1917). Tout cela se cristallise dans son vaste roman autobiographique : la Route dans les ténèbres (1921-1937). Écrivain profondément personnel, doué d'une grande concision et de pénétration psychologique, il sut porter le genre de la nouvelle à un niveau alors inégalé de perfection formelle. Retenons aussi Akanishi Kakita (1917) ; le Petit Commis et son dieu (1918) ; Kuniko (1927) ; la Lune grise (1946).