Amos Klausner, dit Amos Oz

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain israélien (Jérusalem 1939 – Tel-Aviv-Jaffa 2018).

Il vécut au kibboutz Houlda jusqu'à l'âge de 16 ans puis s'installa dans la ville d'Arade. Il enseigne la littérature à l'Université Ben Gourion. Considéré comme un des chefs de file de la littérature israélienne, connu dans le monde entier et traduit dans toutes les langues européennes, il opère une désacralisation des valeurs de la société israélienne dans laquelle il se trouve. L'atmosphère de ses romans est souvent celle du malaise, de la tension dramatique, du tragique du destin humain. Son premier recueil de nouvelles, les Pays du chacal, paraît lorsqu'il est à peine âgé de 20 ans ; il a le kibboutz pour toile de fond, tout comme son roman Ailleurs peut-être (1966) : malgré l'éthique optimiste et sécurisante que développe le kibboutz, les problèmes existentiels de l'homme y apparaissent dans toute leur acuité. Son second roman, Mon Michaël (1968), obtient un vif succès et est porté à l'écran : le livre se présente comme le journal que tient l'héroïne, Hanna, durant dix ans (1950 à 1960) dans une Jérusalem encore divisée, à l'atmosphère oppressante. En 1971 paraît un recueil de deux longues nouvelles, Jusqu'à la mort. La première aborde le thème de l'antisémitisme au temps des croisades ; le héros de la seconde (Un amour tardif) tente désespérément de dénoncer ce qu'il croit être un complot communiste mondial contre l'État d'Israël. En 1973, le roman Toucher l'eau, toucher le vent a pour personnage principal un mathématicien dont l'odyssée symbolique commence dans les forêts de Galicie, en 1939, pour se terminer en juin 1967 dans un kibboutz de Galilée. La Colline du mauvais conseil (1976), recueil de trois nouvelles, évoque l'atmosphère de Jérusalem, peu avant la fin du mandat britannique. Avec Un juste repos (1982), Oz retourne au thème de ses premières œuvres, le kibboutz et ses conflits internes. On lui doit aussi un roman épistolaire (la Boîte noire, 1987), ainsi que Connaître une femme (1989), Ne dis pas la nuit (1994), Seule, la mer (2000) et tout récemment un roman autobiographique intitulé Histoire sur amour et obscurité. Oz publie aussi des essais (À la lumière d'un azur intense, 1979), des livres pour enfants (Sumhi), pour adolescents (Une panthère dans la cave, 1997) et des recueils de chroniques journalistiques (les Voix d'Israël, 1983).