Adam Gottlob Oehlenschläger

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Poète danois (Copenhague 1779 – id. 1850).

Henrik Steffens, de retour d'Allemagne, répandit l'idéologie romantique, et il fallut à Oehlenschläger cette rencontre décisive pour commencer la rédaction de ses Poèmes, publiés en 1803 en un fort volume de 300 pages. On y trouve des « romances » inspirées par des ballades du Moyen Âge (la Colline aux elfes, le Chevalier au lion), des suites épiques aux sujets nordiques (la Mort de Hakon Jarl) et surtout les Cornes d'or, œuvre qui marque l'entrée en scène du romantisme au Danemark. On y distingue aussi le Jeu de la veille de la Saint-Jean, libre suite de petits poèmes retraçant la promenade d'un couple d'amoureux qui se mêle à la foule et aux spectacles forains : cela permet à l'auteur de faire la satire de la poésie raisonnable du xviiie s., de se moquer de l'esprit terre à terre du bourgeois, d'exalter la communion avec la nature, de passer d'une forme à l'autre. Dès 1805, Oehlenschläger publia un recueil encore plus volumineux, les Écrits poétiques, qui comprend les images d'un Voyage à Langeland, une Vie du Christ revécue dans la nature au fil de l'année, une comédie, la Saga de Vaulundur, au sujet emprunté à l'Edda, et Aladin, comédie en vers pleine d'humour. Il se tourna ensuite vers des sujets empruntés à la mythologie ou l'antiquité nordiques, suivant l'exemple de Johannes Ewald. Dans ses Poèmes nordiques (1807), le Voyage de Thor à Jotunheim est un poème « homérique », tandis que les tragédies Baldur le Bon et Hakon Jarl s'inspirent de Sophocle et de Schiller. Le succès de Palnatoke (1807) et surtout d'Axel et Valborg (1808), qui respecte la règle des trois unités, encouragea Oehlenschläger à écrire pour la scène.

Professeur d'esthétique à l'université de Copenhague (1810), il poursuivit son œuvre malgré les conflits qui l'opposèrent successivement à Baggesen et à Grundtvig et les critiques acerbes de J. L. Heiberg sur ses conceptions théâtrales.