Gilbert Lély

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain français (Paris 1904 – 1985).

Lecteur précoce des poètes classiques français, il publie à 17 ans les Chefs-d'œuvre des poètes galants du xviiie siècle (1921), et ses premiers poèmes l'année suivante. Suivent quelques recueils, une libre traduction des Métamorphoses d'Ovide, une tragédie (Ne tue ton père qu'à bon escient, 1932). Arden (1933) marque le début d'un voisinage fructueux avec les surréalistes, confirmé par Je ne veux pas qu'on tue cette femme (1936) et la Sylphide ou l'Étoile carnivore (1938). Responsable de rédaction pour la revue d'humanisme médical Hippocrate, il publie les Curiosités de l'histoire de la médecine (1933-1939). Après sa rencontre avec Maurice Heine, exégète de Sade, ce sera, par l'intermédiaire de son ami René Char, face au château de Lacoste en 1942, la « rencontre mystique » avec Sade lui-même, dont Lély deviendra spécialiste (Vie du marquis de Sade, 1952-1957) et dont il éditera les Œuvres complètes (1962-1964), alliant dans son approche rigueur critique et enthousiasme lyrique. Parallèlement, Ma civilisation (1942 ; repris en 1947) est le noyau d'une œuvre poétique exigeante (rassemblée dans Poésies complètes, 3 vol., 1990, 1996, 2000), qui se développe par retranchements, corrections autant que par ajouts, dans un langage intense, accordant une fonction illuminante à la sexualité et voué à la présence au monde et à sa résurrection fugitive, qui lui vaudra l'admiration d'Yves Bonnefoy.