Leonid Maximovitch Leonov

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain russe (Moscou 1899 – id. 1994).

Il est d'abord remarqué comme styliste (Bouryga, 1922), mais devient célèbre avec les Blaireaux, roman de 1924 où le récit d'une révolte paysanne contre l'État prolétarien traduit l'affrontement des principes de liberté et d'ordre. La structure du Voleur (1927), complexe (il s'agit d'un roman dans le roman), lui permet de porter un point de vue duel sur la révolution, facteur de progrès mais aussi de destruction, en décrivant la déchéance d'un révolutionnaire déçu et tombé dans la délinquance. Les romans qu'il consacre aux constructeurs de la vie nouvelle (la Rivière Sot, 1930) sont loin du modèle officiel du héros positif. Dans les années 1930, il se tourne vers l'écriture dramatique : la Tempête (1939) évoque les répressions massives qui se sont abattues sur la Russie. Correspondant de guerre, il évoque dans des pièces et des récits l'héroïsme des combattants (l'Invasion, 1942 ; la Prise de Vielikochoumsk, 1944). De 1950 à 1953, il travaille à la Forêt russe, roman qui retrace le conflit opposant un savant intègre à un arriviste ; l'enjeu en est la forêt, symbole du lien que Leonov établit entre l'homme soviétique, son peuple et sa culture. En 1994 paraît le dernier roman de Leonov, Pyramide, entrepris au début des années 1940 et où, dans une esthétique qui mêle réalisme et symbolisme, l'écrivain philosophe se pose la question du bien et du mal, se demandant pourquoi le peuple russe s'est éloigné de Dieu.