Karl Kraus

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain autrichien (Jicin, Bohême, 1874 – Vienne 1936).

« Le plus grand satiriste de langue allemande » (Elias Canetti) était éditeur, rédacteur et auteur presque unique de sa revue Die Fackel de 1899 à 1936. Son point de départ est la conviction que le langage corrompu du journalisme et de la politique entraîne la corruption du monde : « Au commencement fut la presse et puis advint le monde ». Sa méthode satirique confronte les paroles aux actes, les actes aux convictions idéologiques. Parmi les multiples livres issus de Die Fackel (Moralité et Criminalité, 1908, trois volumes d'aphorismes ; le Langage, 1937), il y a son chef-d'œuvre, les Derniers Jours de l'humanité (1919), une pièce de théâtre monstrueuse sur la Grande Guerre. Kraus est aussi l'auteur d'une pièce politique à clefs, les Invincibles (1928), d'une œuvre polémique contre le national-socialisme (la Troisième Nuit de la Walpurgis, 1933-1934 [publiée en 1952]) et de neuf volumes de poèmes (Mots en vers, 1916-1930).