Kazakhstan

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Bénéficiaire depuis le xe s. du rayonnement des civilisations du Turkestan, le Kazakhstan entre, avec l'invasion mongole (xiiie s.), dans une ère de régression culturelle, à laquelle survit la littérature orale, d'inspiration antiféodale et patriotique, que diffusent akynes et jyraus (Koblandy-batyr, Kambar-batyr, Kozy-Korpech). Celle-ci s'enrichit avec la pénétration russe (1730-1830) d'une thématique moderne – avec Makhambet Outemissov (1804-1846), Souïounbaï Aranov (1827-1896), D. Djabaïev (1846-1945) – qui culmine dans l'œuvre des pères de la culture et de la littérature écrites : le savant T. Valikhanov (1835-1865), le pédagogue I. Altynsarine (1841-1889), l'akyne A. Kounanbaïev (1845-1904). Cette thématique revêt, chez leurs disciples – S. Toraoïguirov (1893-1920), S. Kobieïev (1878-1956), S. Donentaïev (1894-1933) –, une orientation ouvertement révolutionnaire. La révolution de 1917 voit, avec le ralliement des akynes (D. Djabaïev), la constitution, autour de S. Seïfoulline (1894-1939) et des écrivains prolétariens, d'une littérature kazakhe soviétique, qui adapte progressivement aux thèmes sociaux l'esthétique réaliste-socialiste et les genres européens : roman, théâtre (M. Aouezov, B. Maïline, G. Mousrepov, G. Moustafine, S. Moukanov), poésie (T. Jarokov, A. Tajibaïev, I. Djansougourov). Durement frappé par la répression stalinienne, le Kazakhstan sait, après 1956, trouver un second souffle qu'illustrent des romanciers (A. Nourpeïssov, T. Akhtanov, Essenjanov, Essenberline) et des poètes originaux (K. Ergaliev, D. Mouldagaliev, S. Seïtov), largement dominés par la figure d'Oljas Souleïmenov, qui a conduit en 1989 le plus grand mouvement populaire de contestation de l'ex-U.R.S.S., et ayant pour objet l'arrêt d'essais nucléaires dans les steppes kazakhes.