Henri Bosco

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain français (Avignon 1888 – Nice 1976).

Agrégé d'italien, Henri Bosco enseigna d'abord à Avignon. Après avoir fait campagne dans l'armée d'Orient, il exerça les fonctions de chargé de conférence à Naples de 1920 à 1930. Il poursuivit sa carrière à Rabat, où il dirigea la revue Aguedal. À partir de 1955, il vécut tantôt à Nice, tantôt à Lourmarin. Bosco publia son premier récit, Pierre Lampédouze, en 1924. Mais sa seconde manière, empreinte d'un « climat pastoral, religieux et tragique », commença avec le Sanglier (1932). Alors se succédèrent une vingtaine de romans, dont les plus remarqués furent l'Âne culotte (1937), le Mas Théotime (1945), Malicroix (1948), le Récif (1971). Bosco est aussi l'auteur de souvenirs d'enfance (Un oubli moins profond, 1961) et de récits pour la jeunesse (l'Enfant et la rivière, 1945). Son œuvre est animée par trois forces : son sang italo-provençal, qui le rend apte à percevoir les ondes émanant du sol, les courants qui passent entre la matière et l'âme ; son pays natal, la Provence, dont les fleuves et la montagne, le Lubéron, abritent des secrets créateurs de songes ; son expérience du monde, modelée par une culture gréco-latine. Sensible à l'ivresse dionysiaque qui émane de la Terre comme à la présence du sacré, Bosco est le créateur d'un univers romanesque envoûtant.