Comédie-Italienne

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Nom générique sous lequel on désigne les diverses troupes venues d'Italie en France aux xvie et xviie s. Après que la commedia dell'arte se fut partout imposée en Italie, de nombreuses troupes d'acteurs ont franchi les Alpes pour faire connaître au public français cet art particulier où l'improvisation et les réactions du public jouent une part plus grande que la mémoire et les règles littéraires. Certaines troupes furent appelées, comme celle de Flaminio Scala, dit Flavio, par Henri III. Marie de Médicis et Mazarin firent de même, avec d'autres troupes comme celles des comici gelosi (comédiens jaloux de plaire au public). « Comédien » signifie ici pleinement acteur comique, doué du comique de la répartie, du comique de l'imagination, du comique de geste. En 1639 vint la troupe de Tiberio Fiorelli, le fameux Scaramouche. En 1645, Mazarin installa à demeure les Italiens au Petit-Bourbon, puis au Palais-Royal, en alternance avec les Français. En 1680, les Italiens devinrent seuls exploitants de l'Hôtel de Bourgogne ; mais, accusés d'avoir joué une pièce attaquant Mme de Maintenon, ils furent expulsés de France en 1697. Autorisés à revenir en 1716, ils durent alors se conformer au goût du jour et briller dans le genre, nouveau pour eux, de la comédie d'auteur. C'est ainsi qu'ils jouèrent beaucoup de pièces de Marivaux. Après quelques compromis, il leur fallut, pour survivre, concurrencer la Comédie-Française en s'associant avec la troupe de l'Opéra-Comique, né de la Foire (1762) : ils furent soutenus par nombre de Parisiens qui préférèrent ces comédiens « libres » aux « officiels » de la Comédie-Française et de l'Opéra. En 1779, tous les acteurs italiens furent renvoyés, sauf Carlo Bertinazzi : ce fut la fin du jeu italien en France.