Beat generation

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Mouvement littéraire puis culturel, qui traverse les années 1950 et persiste dans les années 1960. L'expression appartient à l'argot du jazz et désigne l'effet hypnotique du rythme, entre béatitude et « déprime » face au réel. Le mouvement naît avec quelques écrivains new-yorkais, Kerouac, Ginsberg, qui passent à l'Ouest (la Californie), dans un parcours visant à retrouver l'espace américain et la liberté. Le livre clé est Sur la route (1957) de Kerouac. San Francisco devient une ville littéraire et bohème. Les « voyages » (trips) sont à la fois spatiaux, mentaux (la drogue) et spirituels (le bouddhisme zen). Sociologiquement, le groupe est composite : un fils de la grande industrie (William Burroughs), des vagabonds authentiques (Neal Cassady, Gregory Corso), des étudiants (Ginsberg, Holmes), un poète-éditeur (Ferlinghetti). Leurs prédécesseurs sont Kenneth Rexroth et Henry Miller. Révolte résolument utopique, le mouvement reste l'affirmation originale d'une mystique de l'individu, typiquement américaine en ce qu'elle reconduit l'opposition stricte du moi et de la société et prête à la subjectivité le pouvoir de dessiner ou de retrouver le centre du monde dans le jeu même du déplacement.