les Voyages de Sullivan

Sullivan's Travels

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie de Preston Sturges, avec Joel McCrea (John L. Sullivan), Veronica Lake (la « fille »), Robert Warwick (M. Le Brand), William Demarest (M. Jones), Franklin Pangborn (M. Casalsis), Porter Hall (M. Hadrian), Byron Foulger (M. Valdelle), Vic Potel (l'opérateur), Robert Greig (le valet).

  • Scénario : Preston Sturges
  • Photographie : John F. Seitz
  • Décor : Hans Dreier, Earl Hedrick
  • Musique : Leo Shuken, Charles Bradshaw
  • Montage : Stuart Gilmore
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1942
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 35

Résumé

John L. Sullivan devrait être un cinéaste heureux : ses dernières comédies ont été de grands succès. Mais Sullivan veut faire dans le social et toucher ses compatriotes à l'instar de Capra. Aussi se déguise-t-il en vagabond et part-il sur les routes accompagné d'une charmante starlette, le plus souvent habillée en homme pour plus de sécurité. La vie dure et aventureuse se solde par de nombreux déboires : il apprend sa propre mort, ne parvient pas à révéler son identité et se retrouve en prison. Là, il comprendra, en regardant une bobine de Mickey avec ses congénères, qu'il n'y a nulle honte à faire rire les « honnêtes gens ».

Commentaire

Chef-d'œuvre absolu. Quand le roi du cinéma « allumé » traite (de) son art, le cocktail ne peut qu'être explosif, sans pour autant exclure une vraie tendresse. Ce n'est plus seulement un conte (pour ceux qui n'en tiennent aucun), ce n'est pas uniquement une apologie du rire ou une stigmatisation du sérieux, c'est bel et bien le destin de la figure du cinéaste qui, de l'homme de cour à l'homme de peine, en passant par le néant, s'offre aux yeux de l'hypocrite spectateur, semblable et frère de Sullivan à la fin de la projection.