le Faucon maltais

The Maltese Falcon

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Film policier de John Huston, avec Humphrey Bogart (Sam Spade), Mary Astor (Birgid O'Shaughnessy), Gladys George (Iva Archer), Peter Lorre (Joel Cairo), Sidney Greenstreet (Kasper Gutman).

  • Scénario : John Huston, d'après le roman de Dashiell Hammett
  • Photographie : Arthur Edeson
  • Musique : Adolph Deutsch
  • Montage : Thomas Richards
  • Production : Hal Wallis
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1941
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 40

Résumé

Le détective privé Sam Spade confie à son associé Miles une affaire un peu fumeuse que lui a proposée une cliente nerveuse et énigmatique. Cet associé est assassiné. Sam éprouve de la gêne et de l'agacement à consoler sa veuve avec qui il a eu une vague aventure. Il veut comprendre et, d'une certaine manière, venger son associé. Il reprend donc l'affaire. Elle est extrêmement compliquée. La cliente a manifestement menti au détective, mais il se sent attiré par elle. Au cœur de l'imbroglio, il y a un objet fabuleux, un faucon en or massif d'une valeur inestimable, dont plusieurs « chasseurs » cherchent à retrouver la trace depuis des années. Un aventurier levantin, un truand obèse, un capitaine de bateau entrent dans cette étrange histoire. Le faucon existe bien. Sam Spade l'intercepte. Mais cet objet ne fera ni la fortune ni le bonheur de personne, et le détective, au terme de cette épuisante et décevante série d'aventures, retournera à ses routines de « privé ».

Commentaire

Le prototype du film « noir »

Avec ce polar exemplaire, John Huston faisait une entrée triomphale dans le métier. Il était scénariste, il devient réalisateur de première grandeur. Illustrant fidèlement un roman de l'excellent Dashiell Hammett (lui-même ex-privé), il a contribué à imprimer un nouveau style au cinéma policier, le film « noir », moins fondé sur la surprise qui est au bout de l'enquête que sur la description des comportements. Sam Spade est un bon professionnel. Il fréquente la pègre plus ou moins dorée, mais conserve son intégrité morale. C'est un blasé actif. Humphrey Bogart a fait merveille dans ce rôle qui est au départ de sa propre légende, celle d'un homme courageux, obstiné, intelligent, voire machiavélique, mais, au fond, incorrigiblement vertueux. Rien de ce qui est humain ne l'indiffère, même s'il sait que la nature humaine est faible. John Huston s'est fait une spécialité de ce type de personnage attiré par l'action plus que par la récompense qui est au bout de l'action. On a dit que le héros « hustonien » était voué à l'échec. C'est vrai. Ses films sont pessimistes, mais pas désespérés. Le style est sobre, sec, percutant. L'image est toujours artistement composée, dans les tonalités propres aux films noirs : un expressionnisme du plus bel effet plastique. La nuit est noire, les lumières frisantes donnent du relief aux personnes et aux objets. Le tempo est rapide, le rythme haletant. Le Faucon maltais est l'admirable prototype d'un genre devenu classique. Il est taillé dans « l'étoffe dont sont faits les rêves ».

Autres versions réalisées par :

— Roy Del Ruth, avec Ricardo Cortez, Bebe Daniels, Dudley Digges, Dwight Frye, Robert Elliott.

  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1931
  • Durée : 1 h 20

— William Dieterle, intitulée Satan Met a Lady, avec Bette Davis, Warren William, Alison Skipworth, Arthur Treacher, Wini Shaw, Porter Hall.

  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1936
  • Durée : 1 h 14
  • 1941 Le Faucon maltais, film de J. Huston, d'après D. Hammett, avec H. Bogart.