la Montre brisée

Karin Ingmarsdötter

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Victor Sjöström, avec Victor Sjöström, Tora Teje, Bertil Malmstedt, Tor Weijden, Nils Lundell.

  • Scénario : Victor Sjöström, Esther Julin, d'après le roman de Selma Lagerlöf Jérusalem en Dalécarlie
  • Photographie : Henrik Jaenzon, Gustaf Bage
  • Décor : Axel Esbensen
  • Pays : Suède
  • Date de sortie : 1919
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 2 340 m (environ 1 h 27)

Résumé

La fille d'un vieux paysan doit épouser le jeune épicier du village, mais celui-ci, s'étant soûlé, se déconsidère aux yeux du père. Karin se marie donc avec un riche fermier. Mais un jour, en voulant sauver des enfants en train de se noyer, le père se tue et sa montre alors se brise… Le fermier devient alcoolique et en meurt. Karin est de nouveau libre et pourra retrouver son amour jamais oublié.

Commentaire

Ce film est la suite de la Voix des ancêtres, également tiré du roman de Selma Lagerlöf et qui racontait la jeunesse et les amours du père de Karin. Mais, alors que le précédent jouait avec le fantastique en évoquant le Paradis, la Montre brisée se présente comme une chronique paysanne dans un xixe siècle de convention. L'immense talent de Victor Sjöström s'y manifeste par une présence très active de la nature, en particulier au moment de l'inondation qui provoque indirectement la mort du père ; par un soin quasi pictural dans la description des intérieurs, avec des atmosphères enfumées et des perspectives à travers plusieurs pièces ; et puis aussi par la traduction visuelle très travaillée (flash-back, mise en scène symbolique des attitudes et des gestes, surimpressions, images subjectives) des mouvements psychologiques et affectifs des personnages.