Shining

The Shining

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Film d'horreur de Stanley Kubrick, avec Jack Nicholson (Jack Torrance), Shelley Duvall (Wendy), Danny Lloyd (Danny), Scatman Crothers (Halloran), Joe Turkel (Lloyd), Philip Stone (Grady).

  • Scénario : Stanley Kubrick, Diane Johson, d'après le roman de Stephen King
  • Photographie : John Alcott
  • Décor : Les Tomkins, Roy Walker
  • Musique : Penderecki, Bartok, Ligeti, Liszt
  • Montage : Ray Lovejoy
  • Pays : États-Unis et Grande-Bretagne
  • Date de sortie : 1980
  • Son : couleurs
  • Durée : 1 h 55

Résumé

Un écrivain démuni est engagé pour garder un gigantesque hôtel de montagne, coupé de tout pendant cinq mois d'hiver. Il part avec sa femme et son fils. Peu à peu, il est gagné par une folie meurtrière, semblable à celle d'un précédent gardien qui a tué sa femme et ses deux filles à coups de hache. Son fils Danny a des visions horribles et prémonitoires. Il lui faudra toute son ingéniosité pour vaincre son père par la ruse, dans un labyrinthe de lumière.

Commentaire

Si l'on voit Shining comme un film de genre, on s'aperçoit qu'il est très en « deçà » de ses excès, mais si on le considère comme le constat clinique de la désagrégation d'une cellule familiale, où le fantastique intervient comme la projection surréelle, dans une dimension qui n'existe pas (?) dans la réalité, le film devient « réellement » terrifiant en ce qu'il démasque la famille comme une parfaite machine de meurtre et de folie. Kubrick revient en cela à l'essence du fantastique mais il crée aussi un fantastique moderne, où l'horreur surgit en plein jour, dans l'étincelante blancheur d'une neige qui fait divaguer le regard ou dans l'éclairage artificiel qui baigne le labyrinthique hôtel, dont l'obsédante architecture symétrique est l'imperturbable projection physique d'un temps où le présent redouble le passé, ses interminables couloirs parcourus par d'obsessionnels travellings qui semblent chercher à lui arracher son secret. Tous ces éléments font de ce film, qui a la densité et la pureté du diamant, le chef-d'œuvre stylistique de Kubrick.