Onze Fioretti de François d'Assise

Francesco giullare di Dio

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Biographie religieuse de Roberto Rossellini, avec Aldo Fabrizi (Nicolaio), Arabella Lemaître (sainte Claire) et des moines franciscains.

  • Scénario : Roberto Rossellini, Federico Fellini, Sergio Amidei
  • Photographie : Otello Martelli
  • Décor : Virgilio Marchi
  • Musique : Renzo Rossellini, Enrico Buondonno
  • Montage : Jolanda Benvenuti
  • Pays : Italie
  • Date de sortie : 1950
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 25

Résumé

Inspiré des fioretti, ces courts récits qui colportèrent la geste de saint François, le film de Rossellini est simplement constitué de onze moments de cette vie qui allia la quête spirituelle dans l'abandon du monde et un prosélytisme évangélique spontanéiste.

Commentaire

Rossellini suit François d'Assise à partir du moment où il quitte la ville avec quelques disciples et il a réussi lui-même le prodigieux miracle de restituer dans sa simplicité et son innocence ce temps de l'abandon quasi mystique à la contemplation. Loin des conflits de l'après-guerre, il se plonge pour la première fois dans l'évocation du passé, genre dont il deviendra le maître. Ici, déjà, dans une pauvreté volontaire de moyens qui fait écho à celle du « jongleur de Dieu », la grâce et le rayonnement circulent à travers l'écran, abolissant le temps. Ils sont si proches de nous, ces vrais moines représentant les initiateurs de leur ordre, avec un rire, une gravité, un naturel qui donnent à ce Moyen Âge inspiré la vérité d'une actualité. Confrontation avec la violence des reîtres ou l'incompréhension hostile des paysans, passage des femmes avec le même rayonnement chez Claire d'Assise, égrenage de l'humble quotidien, tout vient nourrir la chronique dans l'esprit même de la légende.