style Louis XV
Un mode de vie nouveau résulte de l'adoption par la Cour des « petits appartements », qui répudient toute solennité ; décor et ameublement suivent.
Aux grotesques de J. Berain se substitue le « pittoresque » (la rocaille) aux courbes foisonnantes, introduit vers 1735 par J. A. Meissonnier et N. Pineau et qu'accuse un exotisme suscité par la vogue des objets d'Orient. Aux chinoiseries et singeries chères à Claude III Audran succèdent sur les murs turqueries et « russeries », le lambris nu, toutefois, l'emportant sur toute autre forme de revêtement.
La chambre d'apparat reste le lieu de réception, que parent de petits meubles de prix : toilettes, commodes, tables de chevet, en-cas, secrétaires « à dessus brisé », chiffonnières, aux lignes ondoyantes et au décor choisi (marqueterie à fleurs, panneaux de laque d'Extrême-Orient). Aux sièges traditionnels s'ajoutent causeuses, marquises, bergères, duchesses, puis, vers 1750, ottomanes, veilleuses, turquoises tendues de soieries à décor naturaliste. L'époque Louis XV a créé le salon, qu'occupe en son milieu la grande table à toutes faces, et la salle à manger, pour laquelle on invente tables rafraîchissoirs et servantes aux formes ingénieuses signées Cressent, Gaudreaux, Œben, les pièces d'orfèvrerie ayant pour auteurs Th. Germain, J. Roettiers.