reliques zoologiques et botaniques

On appelle reliques les représentants actuels de groupes archaïques jadis prospères, bien connus par les fossiles ou traces fossiles qu'ils ont laissés.

On emploie aussi, dans le même sens, l'expression fossiles vivants. Un végétal ou un animal relique est donc, par définition, un être qui subsiste dans la nature actuelle, où il représente un état antérieur du cycle d'évolution des systèmes vivants. Parfois, les reliques témoignent de la période préparatoire de la lignée dont ils sont l'un des chaînons ; ils peuvent aussi être les témoins de périodes de diversification de lignées aujourd'hui éteintes. On trouve encore des formes vivantes actuelles qui ne sont des reliques que par suite du délabrement du milieu où elles vivent. Dans ce cas, elles sont généralement dans une phase de sénescence spécifique et en voie d'extinction. Les rares milieux où de telles reliques subsistent sont dits milieux conservateurs.

L'existence de fossiles vivants est attestée dans tous les groupes, et plus particulièrement en des lieux ou des milieux où diverses conditions d'isolement ont été réalisées. De fait, certains d'entre eux ont été identifiés dans les faunes (myriapodes et insectes notamment) qui hantent les sols, c'est-à-dire les milieux souterrains et les abysses océaniques.

Les reliques typiques sont, chez les végétaux, le ginkyo (préphanérogame), les sélaginelles (cryptogames vasculaires) et les lycopodes (ou « pieds-de-loup »). Chez les animaux ce sont le limule, de la classe des mérostomes, le sphénodon, ou hattéria, grand lézard de Nouvelle-Zélande, et le fameux clacanthe, de la sous-classe des crossoptérygiens, dont les homologues se rencontraient déjà dans les mers du Dévonien.

Il existe d'autres reliques comme les brachiopodes qui vivent dans le fond des mers et des océans. On trouve également des fossiles vivants chez les mollusques et les annélides, comme chez les myriapodes, les arachnides, les crustacés (par exemple, le crabe eryonidae), les insectes (dont plusieurs cavernicoles), etc. L'amphioxus, procordé qui dérive de vertébrés primitifs par simplification et régression, ne peut être tenu pour une relique, mais le fossile jamoytius, considéré comme le plus ancien des cordés connus, possédait nombre de caractéristiques analogues à celles de l'amphioxus. Le casoar et d'autres oiseaux coureurs sont, bien qu'apparus récemment, de véritables reliques. C'est également le cas de l'ornithorynque : cet animal inclassable possède à la fois des caractéristiques de reptile, par sa ceinture scapulaire et son cloaque, d'oiseau, par ce même cloaque, ses pattes palmées et son bec de canard. Il pond des œufs comme les reptiles et les oiseaux mais allaite ses petits comme un mammifère, dans une poche marsupiale.