macrohistoire

On désigne du nom de macrohistoire, les travaux qui intègrent à l'analyse des événements historiques l'environnement géographique, les données économiques, les idéologies et les pratiques culturelles, dans une saisie dialectique des rapports de l'espace et du temps.

Un des exemples majeurs de cette démarche est donné par l'œuvre de Fernand Braudel.

L'idée-force de Braudel est d'avoir démontré, notamment dans sa thèse la Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II d'Espagne (1949), puis dans Civilisation matérielle, économie et capitalisme XVe-XVIIIe siècles (1979), que l'histoire humaine était mue par de grands cycles, économiques, démographiques, agricoles, climatiques ou autres, dont l'homme ne percevait que la surface à travers des événements particuliers. Par exemple, la prise de la Bastille ne fut pas en elle-même le signal de la Révolution française, mais, pour l'historien, le fruit d'une convergence de facteurs qui annonçaient la fin de l'époque moderne : émergence de la bourgeoisie, diffusion des idées nouvelles par le colportage des livres, récoltes catastrophiques de 1788, réunion des états généraux pour la première fois depuis plus d'un siècle.

Fondée sur un travail de synthèse de documents, utilisant les outils mathématiques et économiques, aussi bien que l'archéologie, la méthodologie macrohistorique est liée à celle qu'ont développée les historiens de l'école des Annales (Lucien Febvre, Marc Bloch).