la comédie américaine au cinéma

La comédie américaine, distincte du burlesque et issue du théâtre de boulevard, s'est épanouie à Hollywood dans les années 1930. On y reconnaît deux tendances principales.

La comédie sophistiquée se déroule dans des cadres aristocratiques et raffinés, souvent européens. Elle tourne le dos à l'actualité et préfère l'« évasion ». Le grand promoteur de ce genre fut E. Lubitsch (Haute Pègre, 1932 ; Ange, 1937), mais d'autres cinéastes comme G. Cukor (Sylvia Scarlett, 1935 ; Indiscrétions, 1940), J. L. Mankiewicz (Ève, 1950), V. Minnelli (la Femme modèle, 1957), B. Edwards (Diamants sur canapé, 1961) et S. Donen (Charade, 1963) apportèrent leur touche personnelle.

La comédie loufoque met en scène des milieux plus populaires. Elle exalte l'individualisme ou la solidarité, la méfiance à l'égard des idéologies, sur fond de crise économique. Le thème le plus souvent traité est du même genre que celui de Cendrillon mais inversé – une jeune fille riche et un jeune homme pauvre –, l'amour devenant le moteur du brassage social et de la réconciliation des classes (New York-Miami, F. Capra, 1934 ; l'Extravagant Monsieur Ruggles, L. McCarey, 1935 ; H. Hawks, l'Impossible Monsieur Bébé, 1938 ; B. Wilder, Certains l'aiment chaud, 1959).

De nouvelles personnalités de comédiens se sont fait jour dans les années 1980-1990, comme Eddy Murphy (le Flic de Beverly Hills, Martin Brest, 1984) ou Whoopi Goldberg (Sister Act, Emile Ardolino, 1992). Le thème traditionnel de la joute amoureuse entre deux protagonistes de tempéraments opposés, un des ressorts du genre, a été repris avec succès dans des films comme Éclair de Lune (Norman Jewison, 1987) ou Quand Harry rencontre Sally (Rob Reiner, 1989), de même que celui du brassage social par l'amour dans Working Girl (Mike Nichols, 1988) et Pretty Woman (Garry Marshall, 1990). W. Allen, enfin, donne à la comédie une tournure intellectuelle qui, pour être particulièrement prisée en Europe, n'en reste pas moins fondamentalement new-yorkaise.