Trésor public

Le Trésor public est l'agent financier de l'État ou plutôt, de l'État en tant qu'agent financier, puisque le Trésor n'a pas de personnalité juridique propre et qu'il se confond avec l'État.

Mais on ne peut réduire le Trésor à sa fonction de caissier de l'État. En effet, acteur omniprésent du système financier, il exerce une véritable gestion de la trésorerie de l'État. En France, son rôle est donc primordial, aussi bien pour l'administration que pour le système financier.

Le Trésor public et l'administration

La complexité de l'organisation du Trésor comme administration résulte de la multiplicité des tâches qui incombent à l'État. Au travers de cette complexité, on peut remarquer deux principes fondateurs : une unité de trésorerie, qui a pour conséquence de réunir toutes les caisses des agents de l'État en une seule, et l'indépendance, qui fut le fruit d'une longue conquête menée par l'État pour se dégager de ses créanciers. Aujourd'hui, le Trésor marque de son empreinte le reste de l'administration : celle du ministère des Finances, tout d'abord, puisque la direction du Trésor est la plus influente des quinze directions de ce ministère ; celles des autres ministères, ensuite, par son rôle de caissier, et donc de contrôleur, mais aussi parce que, rattaché au ministère le plus influent – celui des Finances –, le Trésor a développé une fonction de conseil très appréciée.

Le Trésor public et le système financier

L'influence du Trésor sur le système financier est double. D'une part, il exerce sa tutelle sur les établissements de crédit et le marché financier. Sa tutelle sur les établissements de crédit est importante puisqu'elle permet le contrôle de la création monétaire – elle suscite pour cela quelques conflits avec la Banque de France qui revendique également cette fonction. Sa tutelle sur le marché financier s'exerce au travers de la Commission des opérations de bourse (COB), dont il choisit les membres, et du contrôle des émissions d'emprunt. D'autre part, sa place dans le système financier se trouve renforcée par sa contribution au financement de l'investissement, soit comme prêteur (HLM, FEDES, etc.), soit comme actionnaire (EDF, RATP, SNCF, CNRS, etc.).