cathédrale Saint-Gatien de Tours

La cathédrale Saint-Gatien de Tours est un édifice où s'illustre, du chœur (xiiie s.) à la façade (xve et xvie s.), toute l'évolution du style gothique, lequel fait place dans le couronnement des deux tours au style Renaissance.

Histoire

Vers 338, Lidoire, second évêque des Turons, fait construire, à l'intérieur de l'enceinte du Bas-Empire, un premier édifice religieux, placé sous le vocable de saint Maurice et des martyrs de la légion thébaine. Celui-ci est reconstruit après 573 par l'évêque Grégoire de Tours, puis une nouvelle fois au début du xiie s., avant d'être incendié en 1167.

Tombé en ruine au début du xiiie s., le chœur est reconstruit de 1239 à 1279, grâce à l'aide de Louis VIII, puis de Saint Louis et de Blanche de Castille, peut-être sur le modèle de la Sainte-Chapelle de Paris. Son architecte est probablement Étienne de Mortagne, auquel on attribue également l'abbaye de Marmoutier, située sur la rive opposée de la Loire. L'architecte Simon du Mans lui succède vers 1300 ; il utilise les vestiges du transept du xiie s. et lui raccorde les deux premières travées de la nef.

C'est au xive s. que prévaut le vocable actuel de Saint-Gatien. À cette époque sont bâties les parties basses des six premières travées de la nef, des bas-côtés et des chapelles. Puis, vers 1425-1430, l'architecte Jean de Dammartin termine les parties hautes de la nef et les deux travées voisines de la façade. La construction de celle-ci s'échelonne de 1427 à 1484. La tour nord est achevée vers 1507, la tour sud en 1547. La cathédrale est l'un des premiers édifices religieux à avoir été coiffé d'un dôme et non d'une flèche. En 1562, elle est pillée par les huguenots, qui détruisent les tombeaux, le jubé et les statues de la façade.

Architecture

Haute et étroite, prolongée par deux tours de 70 m, la façade, parée d'un riche décor de style flamboyant, est un placage sur les tours du xiie s.

Le chœur était considéré par Viollet-le-Duc comme l'un des plus beaux de France. Cette qualité résulte de la forme élancée des supports - des piliers à quatre colonnes engagées s'élevant jusqu'aux voûtes sans chapiteaux intermédiaires – et de l'allégement maximal de la structure par trois niveaux d'ouvertures : des arcades élancées donnant sur le déambulatoire, un triforium ajouré et des fenêtres hautes garnies de vitraux des années 1260-1270.

La nef comporte huit travées barlongues flanquées de collatéraux où s'ouvrent des chapelles. Au-dessus de piles élancées, dont les faisceaux de colonnettes sont couronnés de bandeaux et de feuillages, d'oiseaux et d'animaux en guise de chapiteaux, court un triforium dont les réseaux offrent une grande diversité. Les clés de voûte portent les armoiries de grands personnages, dont celles du pape Eugène IV.

Le tombeau des enfants de Charles VIII

Outre le grand orgue du croisillon sud, offert par l'archevêque Martin de Beaune en 1522, la cathédrale abrite le tombeau des jeunes enfants d'Anne de Bretagne et de Charles VIII, autrefois à Saint-Martin. Il a été exécuté au tout début du xvie s. par le Florentin Jean de Fiesole pour le sarcophage, et par l'atelier de Michel Colombe pour les gisants.