les Parques

en latin Parcae

Dans la religion romaine, divinités du Destin, identifiées avec les Moires de la mythologie grecque.

Il semble qu'à l'origine, la mythologie latine ne connaissait qu'une seule Parque, la déesse Parca, qui présidait aux naissances (son nom semble avoir la même racine que pario, parere, « enfanter, accoucher ») et aux destinées.

Sous l'influence de la mythologie grecque, la religion romaine connut par la suite les trois Parques (Parcae), nom dont les Latins faisaient remonter l'étymologie au verbe parco, parcere, « épargner »). Comme les Moires, leurs homologues grecques avec lesquelles elles furent identifiées, chacune de ces divinités infernales, filles de Zeus et de Thémis, filait, dévidait et coupait le fil de la vie des humains. Mêmes les noms - Nona, Decuma et Morta - qu'on donnait à l'origine à ces Tria Fata (« Trois Destinées ») furent abandonnés pour ceux des divinités grecques : Klotho (« la Fileuse »), qui tire de sa quenouille le fil de la vie, Lachésis (« la Fatidique »), qui le tient plus ou moins suspendu suivant la volonté du Destin, et Atropos (« l'Inflexible »), qui le coupe avec ses ciseaux aussitôt que le terme fatal est arrivé. Elles avaient leur statues sur le Forum, non loin du petit temple de Janus.

Littérature

La Parque, ou les Parques, désignent tantôt le Destin, tantôt symbolisent la Mort, comme dans le vers de Ronsard : La Parque t'a tuée et cendre tu reposes.

La Jeune Parque, poème de Paul Valéry (1917).

Beaux-arts

Les poètes de l'Antiquité représentaient les Parques comme des divinités infernales, à l'aspect de vieilles femmes, tantôt filant toutes trois, tantôt portant un sceptre et une couronne d'or ; elles étaient décrites avec le visage noir, des dents meurtières et des ongles crochus comme des griffes. Les artistes, au contraire, les représentaient le plus souvent comme des jeunes filles à l'aspect austère : Clotho tenant sa quenouille, Lachésis indiquant la destinée sur un globe, ou écrivant sur un rouleau, enfin Atropos portant un cadran solaire, une balance ou des ciseaux.

Certaines œuvres modernes, telles les Parques de Michel-Ange (vers 1531, Palais Pitti, Florence), sont inspirées de la première conception. Des sculpteurs comme Germain Pilon (les Trois Parques, 1585, musée national de la Renaissance, Écouen), ou des peintres comme Rubens, dans son tableau des Parques filant la destinée de Marie de Médicis (1623, Louvre), se sont ralliés à la seconde tradition.