Gortys

Site archéologique de Grèce (Arcadie), dans le centre du Péloponnèse, sur la route qui reliait Mégalopolis à la plaine d'Élide.

L'ancienne Gortys d'Arcadie était située non loin du confluent de l'Alphée et du Gortynios. On y trouvait deux sanctuaires consacrés à Asclépios dont les restes ont été dégagés par l'École française.

Un premier Asclépéion était situé au bord du Gortynios. Sa construction fut probablement entreprise au ive siècle avant J.-C., mais il ne semble pas avoir été achevé car des blocs de soubassement ont été réemployés lors d'un remaniement de l'établissement thermal qui lui était annexé. Ce bain, érigé au ive siècle et remanié au iiie siècle avant J.-C., était un vaste bâtiment avec cour central et piscine. Au iiie s., la piscine fut transformée en salle de service pour emmagasiner le bois de chauffage, et l'on ajouta un hypocauste. Sur l'emplacement de la cour, fut élevée une vaste salle centrale à trois absides ; sur l'un de ses côtés cette salle ouvrait sur une rotonde avec baignoires individuelles. Tout autour de la salle à absides, se trouvaient des chambres de service et les dépendances (vestiaires, hall d'entrée, etc.).

Près de ces thermes, les fouilles ont mis au jour les ruines d'une construction d'époque romaine et un portique du ive s. qui marquait les limites de l'Asclépéion. Plus loin, s'étendait un quartier d'habitations des époques hellénistique et romaine où plusieurs immeubles ont pu être identifiés : hôtels pour les malades, résidence des prêtres d'Asclépios, etc.

Les vestiges d'un second temple consacré à Asclépios (fin du ve s.), très ruiné, ont également été mis au jour ; ce temple dorique hexastyle comportait également en annexe un monument (bain ou fontaine) construit vers la fin du iiie siècle, adossé à un portique.

Le site de Gortys était défendu par deux enceintes complètement distinctes. L'enceinte de l'acropole était percée de trois portes dont une est relativement bien conservée. Elle s'ouvrait entre deux pans de courtine formant entonnoir, sous la protection d'un ouvrage rectangulaire dont l'existence était rendue nécessaire par le saillant que formait le dispositif de la porte. Une autre porte, très large (5 m) était placée sous la protection d'une divinité à qui l'on avait consacré un petit sanctuaire dans le corps du rempart. Une seconde enceinte, voisine de la précédente, couvrait un périmètre beaucoup plus restreint. On distingue encore les restes des remparts, peu épais, qui étaient renforcés par des tours carrées ou rectangulaires.