Ariane

Ariane 5
Ariane 5

Lanceur spatial européen, conçu pour la mise en orbite de satellites d'applications géostationnaires.

Les versions Ariane 1 à 4

Dans ses versions de 1 à 4, la fusée Ariane comportait trois étages : les deux premiers utilisaient comme ergols de la diméthyl hydrazine dissymétrique (UDMH) et du peroxyde d'azote (N2O4), le troisième consommait de l'hydrogène et de l'oxygène liquides, conservés à basse température. Primitivement construite par l'Agence spatiale européenne sous la maîtrise d'œuvre du Centre national d'études spatiales, elle est, depuis 1984, réalisée et commercialisée sous la responsabilité de la société Arianespace. Son premier tir (réussi) a eu lieu le 24 décembre 1979. Dans sa version initiale, Ariane 1 (47,4 m de hauteur, 208 t au décollage), elle pouvait placer une charge utile de 1 700 kg sur la trajectoire de transfert vers l'orbite des satellites géostationnaires. La version Ariane 3 (1984-1989), dotée de moteurs plus puissants, d'un supplément d'ergols et de deux propulseurs auxiliaires à poudre, permettait de placer 2 600 kg de charge utile sur cette même trajectoire et autorisait le lancement simultané de deux satellites. Avec Ariane 4 (1988-2003), la capacité d'emport pouvait varier entre 2 020 et 4 460 kg, ses six versions différant entre elles par le nombre (4, 2 ou 0) et par le type (à ergols liquides ou à poudre) des propulseurs d'appoint utilisés au niveau du premier étage.

Ariane 5

Caractéristiques

La partie inférieure de ce nouveau lanceur est constituée d'un étage à hydrogène et à oxygène liquides (étage principal cryotechnique, EPC) flanqué de deux propulseurs auxiliaires à propergol solide (étages d'accélération à poudre, EAP). Ce composite inférieur est surmonté d'un étage à ergols stockables (EPS), d'une case à équipements, de la charge utile et d'une coiffe, courte ou longue selon les cas. Dans la version de base (Ariane 5 générique, ou Ariane 5 G), la capacité d'emport est de 19 à 20 t en orbite basse à 300 km d'altitude et de 5,9 t (lancement double) à 6,8 t (lancement simple) en orbite de transfert géostationnaire. Expérimenté à partir de 1996, le lanceur est entré en exploitation commerciale après le succès de son 3e vol de qualification, le 21 octobre 1998, et a pris en 2003 la relève complète d'Ariane 4.

Des versions améliorées

Diverses évolutions d'Ariane 5 ont pour objet d'accroître ses performances et sa flexibilité afin de maintenir sa compétitivité. Elles s'effectuent dans le cadre de deux programmes, Ariane 5 Évolution (Ariane 5 E) et Ariane 5 Plus (Ariane 5+). Les améliorations portent sur les EAP (allègement des structures, accroissement de la charge de poudre), l'EPC (moteur plus puissant, réservoirs de plus grande capacité) et l'EPS (nouveau moteur, réallumable).

La version Ariane 5 G+ est une version de transition, mise en service en 2004, qui diffère de la version générique essentiellement par son étage à propergol stockable : ce dernier est un moteur réallumable, dit « versatile », développé dans le cadre du programme Ariane 5 E, dont l'utilisation permet d'élargir le champ des missions du lanceur. La version Ariane 5 ECA bénéficie des améliorations développées dans le cadre du programme Ariane 5 E pour l'EPC et les EAP, mais l'EPS de la version générique est remplacé par un étage supérieur cryotechnique non réallumable. La capacité d'emport en orbite de transfert géostationnaire est ainsi portée à 10 t, en lancement double (échec du vol inaugural le 11 décembre 2002, qualification complète acquise en 2006). Enfin, la version Ariane 5 ES-ATV, principalement destinée au lancement du cargo automatique ATV (Automated Transfer Vehicle) vers la Station spatiale internationale, au lancement de constellations de satellites et au lancement de sondes interplanétaires, comporte un EPC et des EAP identiques à ceux de l'Ariane 5 ECA, mais un EPS à moteur réallumable (« versatile ») capable d'effectuer un vol balistique de 6 h et d'être réallumé à cinq reprises. La masse maximale qui peut être mise en orbite de transfert géostationnaire est de 7,1 t dans le cas du lancement conjoint de deux satellites.